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| Charles de Foucault, 1858-1916 |
Libéré de tous les carcans pour se tailler une vocation à la mesure de sa personne singulière.
Sa prochaine canonisation risque d‘en faire un saint de vitrail, une belle image pieuse, occultant ce qu’il fut réellement: un chercheur, un explorateur, un aventurier. L’audace avec laquelle cet irrégulier solitaire s’est libéré de tous les carcans, y compris religieux, pour se tailler une vocation à la mesure de sa personne singulière est admirable. Admirable aussi le chemin de traverse qu’il a emprunté pour parvenir à voir en chaque être humain un frère, lui qui avait été élevé dans la foi catholique du concile de Trente qui professait qu’en dehors de l’Église une, sainte, catholique et apostolique, il n’y avait pas de salut… Le „marabout“ est l’inspirateur des moines de Tibhirine, mais aussi le précurseur de Gandhi, de Luther King et de Mandela. Figure achevée de l’humanité évangélique, il nous montre à quel degré de douceur, de bonté, de sainteté joyeuse un être peut tendre quand il se laisse saisir par le Dieu des Béatitudes.
Foucault a perdu son coeur pour le Galiléen [Jésus de Nazareth]. Imiter son amour fut la grande affaire de sa vie. Or l’expérience lui a enseigné qu‘on n‘a jamais fini de ressembler au „Modèle unique“, comme on n‘a jamais fini d‘aimer. L‘amour est un recommencement perpétuel, une marche incessante. Un pas et encore un pas. Impossible de s‘installer: Dieu, c’est-à-dire l‘amour, est l’éternellement recherché.
Charles Wright, écrivain
Le bulletin avril/mai 2022
Le jour du Seigneur

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