| Ils soignent et ils prient sans faire de bruit |
Il y a une contradiction entre une religion de l’amour et une évangélisation par conquête.
Une civilisation ne se sauve pas par la force et la violence, contrairement à ce que pensaient nos pères. On ne fait pas la guerre pour sauver une civilisation, enfin c’est ainsi que je vois les choses. De plus, je crois qu’il y a une contradiction entre une religion de l’amour et une évangélisation par conquête. Les conquêtes chrétiennes de l’histoire me laissent profondément mal à l’aise, même si je suis persuadée que nous n’avons pas à juger nos ancêtres avec nos critères d’aujourd’hui. En tout cas, tels que nous sommes maintenant, nous avons à user pour l’évangélisation de la seule « arme » légitime : l’exemple et le témoignage, en effet. Que devons-nous abandonner pour cela ? L’impatience ! L’évangélisation de conquête était pressée — peut-être pour baptiser le plus de monde possible ? peut-être parce qu’on pensait la fin des temps proche ? peut-être parce que, quand même, le désir de pouvoir se mêlait à tout cela ? Nous n’avons pas à être impatients. Regardez les moines de Tibhirine : ils s’installent là, sans faire de bruit, ils soignent la population musulmane et ils prient, en s’avançant tranquillement vers la fin des temps. Voilà ce qui nous reste à faire. Nous sommes-nous demandés pourquoi tant de monastères se portent si bien pendant que le Vatican se porte si mal ?
Chantal Delsol, philosophe
aleteia.org
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire