4 décembre 2021

LES EXERCICES DE SAINT IGNACE DE LOYOLA

 


Un Dieu d’amour qui vient dans ma vie comme un petit souffle, c’est le Christ ressuscité.

Je réalise combien le temps m’est donné. Je suis libre de l’utiliser comme bon me semble. À quoi bon me plaindre de ne pas en avoir assez ! Je sais que lire un texte de spiritualité me nourrit, que je suis plus détendue le soir quand j’ai pris le temps de lire une demi-heure. Je décide de m’accorder cette pause. Surtout, je décide de consacrer une demi-heure à la prière chaque matin. J’aime allumer une bougie et tracer le signe de la croix sur moi pour marquer mon entrée dans la prière.

Quelles images ai-je de Dieu ? Depuis toujours, il est pour moi un Dieu d’amour qui vient dans ma vie comme un petit souffle. À 40 ans, j’ai découvert que le Christ habite en moi. 

Je suis émerveillée par la dynamique du texte d’Ignace de Loyola, à la base des Exercices. Les verbes « désirer » et « choisir » résonnent fortement en moi. Dans la vie, tout part de là : quel est mon désir profond ? Et dans mon quotidien, j’ai constamment à faire des choix. Le texte poursuit : « Il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées… » Cette indifférence me donne une clé pour gérer mes peurs. Être indifférente, c’est remettre les choses à leur place comme les plateaux d’une balance à l’équilibre. Dans l’un, je mets ce qui nourrit mes angoisses et prend trop d’importance, dans l’autre, je place ce pour quoi je suis plus douée. En priant sur le sacrifice d’Abraham (Gn 22, 1-14), je m’arrête sur la parole « Dieu pourvoit » qui me donne une paix incroyable.

Au début de la prière, j’apprends à dire à Dieu dans quel état je me trouve. Le soir, je cherche la trace de Dieu dans ma journée, je note ce qui a bougé. Ignace de Loyola a expérimenté des mouvements intérieurs de consolation et de désolation. Comme lui, je relève ce qui m’a dynamisée ou au contraire découragée, car Dieu se trouve dans ce qui me donne de la joie et de la paix. On me propose de regarder dans la prière le monde dans lequel nous vivons, les situations de violence, d’injustice, puis de m’éprouver solidaire de ce mal en me laissant éclairée sur mon propre péché. Le but n’est pas de faire un grand ménage, ni d’atteindre la perfection, mais de m’accueillir telle que je suis avec ma faiblesse.

Une nouvelle période commence où je demande au Seigneur d’affiner mon écoute intérieure pour entendre l’appel qu’il m’adresse. Il s’agit de me déterminer à suivre le Christ dans ma propre vie à travers un engagement concret ou une manière d’être particulière dans ma vie quotidienne.

Dans chaque scène de la vie publique de Jésus, dans des passages de l’Évangile j’essaie d’entendre les bruits, de sentir l’atmosphère, je me mets dans la peau d’un personnage. J’entends la question de Jésus à ses disciples : « Pour vous qui suis-je ? » Le Jésus qui me parle, ose. C’est un Jésus authentique, un manager aussi ! Il appelle ses premiers disciples, les envoie en mission. Je suis touchée quand il leur recommande de secouer la poussière de leurs pieds s’ils se font rejeter et de poursuivre leur route. Il y a là quelque chose de courageux qui me donne de l’élan. Les Exercices m’ont d’abord ouvert à Dieu, à sa vie en moi. J’ai pris conscience que je suis aimée, appelée par Dieu d’une façon unique. Son amour et sa confiance appellent de ma part une réponse, des choix dans lesquels je serai heureuse. Dieu me rejoint dans mon désir profond. Il me veut libre. Son appel, c’est d’abord de me laisser aimer et d’aimer les autres.

Longtemps, je me suis demandé ce que voulait dire « Le Christ est mort pour nous sauver ». Je crois que sa vie n’est pas perdue puisqu’Il est vivant en moi et en les autres. Pendant un temps de prière, j’ai une lumière. Cette joie présente en moi, c’est le Christ ressuscité.


Aurélie de Boisfossé raconte son expérience des Exercices spirituels de saint Ignace au quotidien.  (Extraits)

croire.la-croix.com

Aucun commentaire: