La naissance d’en haut suppose la vie d’en bas, notre être premier.
Naître d’en haut, ce n’est pas rejeter la vie sensible, le flot du désir, comme le voudrait un certain spiritualisme désincarné. Ce n’est pas s’évader dans un monde suprasensible et renoncer au désir de vivre. Bien au contraire, c’est avec notre cœur de chair et nos racines vivantes que nous sommes appelés à naître à la vie divine. La naissance d’en haut suppose la vie d’en bas, notre être premier, fait de pulsions, de désirs et de passions. Mais, comme dit Jésus : « Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jn 3, 6). Pour naître d’en haut, il faut donc le souffle vivifiant de l’Esprit. Il faut que ce souffle pénètre jusqu’aux racines du désir, soulève et renouvelle l’homme tout entier.
« Ton amour, écrit Guillaume de Saint-Thierry en s’adressant à Dieu, est l’Esprit Saint. Depuis le début de la création, il se tient au-dessus des eaux, c’est-à-dire des esprits fluctuants des fils des hommes ; il s’offre à tous, il attire tout à soi : inspirant, aspirant, écartant ce qui est nuisible, dispensant ce qui est utile, il unit Dieu à nous et nous à Dieu. »
Nul ne peut naître à la vie de Dieu sans se laisser saisir et transfigurer par l’Esprit.
Éloi Leclerc, o.f.m, (+2016), franciscain

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire