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𝐄𝐭 𝐬𝐢 déjà cette période de l’Avent 𝐞́𝐭𝐚𝐢t vécue 𝐧𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥ement ?
Notre ministre de la santé, Olivier Véran, nous a prévenu : "Noël ne serait pas une fête normale". Une fête anormale, donc ? Qu’est-ce à dire ?
Cette angoisse, "fêter Noël normalement, ou pas" en dit long, sans doute, sur une société qui n’a retenu, des fêtes religieuses, que le mot "fête". Et encore, fête, c’est-à-dire manger des huîtres, une dinde aux marrons, et faire un bon repas.
Mais si justement, nous allions au contraire vers un Noël normal. Un Noël revenu à sa signification première, à savoir la naissance, dans la plus grande pauvreté, d’un enfant que personne ne voulait accueillir. Noël, c’est Dieu qui vient parmi nous. Mais il vient nous rejoindre dans notre réalité, nos douleurs, nos deuils, confinés ou pas confinés. Alors comme chrétiens, ce sera sans doute justement l’occasion de rappeler que Dieu vient là où nous sommes, dans "cette création qui gémit dans les douleurs de l’enfantement", pour reprendre les termes de l’apôtre Paul.
La foi que nous fêtons à Noël réside là, justement, dans l’espérance que malgré tout, la vie aura le dessus. Dans les gestes de solidarité que nous sommes capables de prodiguer, dans l’attention aux autres, aux anciens, aux malades… Il est vrai que nous avions presque oublié que la mort existait. Nous pensions être tout puissant, et nous voilà ramenés à notre propre finitude. Notre foi n’était-elle donc que faite pour une petite existence pépère, messe de minuit, et ensuite, huitres et dinde à volonté ? Nous sommes, comme le disait le pape François, semblables aux apôtres dans la barque, affolés parce que Jésus s‘est endormi. Mais c’est bien dans cette barque que nous devons fêter Noël. Et savoir témoigner à notre société désemparée, de cette espérance-là. Un Noël, donc, tout ce qu’il y a de plus normal…
Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef au journal La Croix.
L‘AVENT et la NATIVITÉ ne pourront jamais être annulés, à l‘inverse de tant de projets et d‘événements en cette année de pandémie, car il s‘agit là de quelque chose d‘une profondeur qui dépasse toutes les joyeuses manifestations culturelles qui s’y rattachent traditionnellement . Ce quelque chose qui ne pourra jamais être annulé, c’est l’avènement du Dieu d’Amour fait homme. L’Avent nous prépare intérieurement à l’accueillir joyeusement dans nos coeurs la nuit de Noël.
Chantal Kunz-Bagros, réalisatrice du blog
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