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Dans l’intimité de Dieu qui voit dans le secret.
Dans quel état d’esprit sommes-nous quand nous voulons prier et que les premiers mots qui nous viennent sont ceux que Jésus a enseignés à ses disciples : « Notre Père » ?
À qui nous adressons-nous ? Le ciel paraît vide. Dieu semble insaisissable. Entend-il ? Existe-t-il seulement ? Notre foi, condition de la prière, n’est-elle qu’un cri sans écho dans la nuit ? Le malheur demeure. Les coups qui frappent les hommes sont inesquivables. Dieu va-t-il y remédier ? À quoi bon prier ? Reste-t-il une espérance, et si oui laquelle ? Dans un monde sans amour, comment aimer Dieu que l’on ne voit pas, alors que l’on aime si mal ses frères que l’on voit ?
La prière est un défi. Elle est épreuve de la foi dans un monde oublieux de Dieu. Elle est épreuve de l’espérance dans la condition souffrante. Elle est épreuve de l’amour qui doit purifier les cœurs de la haine.
Jésus nous incite à affronter ce défi et à surmonter ces épreuves. Il nous dit : « Vous donc, priez ainsi : “Notre Père…” », et non comme les païens qui répètent des mots ni comme les hypocrites qui se font voir. Les disciples, eux, savent que le Père voit dans le secret.
Dans l’Ancien Testament, lors de trois grandes fêtes de pèlerinage, Israël montait au Temple pour « être vu de Dieu », pour entrer dans le secret de Dieu. La prière du Christ nous place sous le regard du Père des Cieux, nous mettant dans une intimité avec Dieu tout autrement que le grand prêtre accédant seul, une fois l’an, dans le Saint des Saints.
Jean-Marie Lustiger († 2007) archevêque de Paris en 1981 et cardinal en 1983. méditation quotidienne, Magnificat
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