15 septembre 2020

PARDONNER, VOILÀ LE GRAND ŒUVRE !






Pardonner aux événements 

Pardonner, voilà le grand œuvre. (...) Pardonner aux évènements qui nous ont malmenés, pardonner aux personnes qui nous ont blessés.
Se pardonner à soi-même de ne pas avoir été à la hauteur de ce que notre ego aurait voulu de nous.
Pardonner à Dieu que l’on accuse si vite de tous nos maux. (...) Poser un pardon sur les évènements et sur les personnes, c’est d’abord lâcher prise, accepter ce qui est, et qui est d’ailleurs peut-être inacceptable.
C’est s’abandonner dans les bras du Père, c’est poser la paix sur notre vie, dans notre cœur, sur ceux que nous avons rencontrés.
C’est poser la paix sur le monde entier.
Ce monde en guerre parce que nous n’avons pas pardonné, ce monde en guerre parce que notre cœur n’est pas en paix.
Le pardon à chaque rencontre, le pardon à chaque instant.
Le pardon pour pouvoir bénir, bénir chacun, bénir chaque moment, pour pouvoir rendre grâce.
Rendre grâce pour mon frère, rendre grâce pour ma sœur, rendre grâce pour ce qui m’arrive, et me réjouir !
Oui me réjouir en Dieu de ce qui m’est donné gratuitement, sans aucun mérite, par grâce, c’est-à-dire par amour, par amour fou de notre Créateur, de notre Père.
Certes, pardonner ce n’est pas facile, mais qui a dit que le chemin était facile ? Soyons conscients que nous ne sommes pas seuls, que nous sommes un peuple, un corps, et même le corps du Christ.
Nous avons la chance inouïe que notre Dieu se soit incarné. Il est devenu comme nous, pour vivre avec nous, partager tout avec nous.
Il a vécu la trahison, la solitude, la persécution, la plus extrême souffrance, l’angoisse, l’abandon, la mort.
Il a vécu l’amitié, la fraternité, les réjouissances des noces à Cana, la joie de se donner etc.
Il n’a rien laissé de côté de ce que nous avons à traverser, afin de nous montrer le chemin, afin d’être le chemin, celui de la vraie vie, de la résurrection, de la transfiguration.
Dieu nous propose : « Je mets devant toi la vie et la mort, choisis la vie. »

Père Pascal, prêtre orthodoxe
http://www.centrebethanie.org
Lettre de Béthanie n°140 (extraits)

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Pardonner soixante-dix-sept fois, c’est plonger tout entier dans le pardon. Cesser de compter sur ses doigts en regardant par la fenêtre et en attendant la fin de la leçon.

En arithmétique évangélique – c’est cela qui est difficile à croire – soixante-dix-sept fois coûtent moins que sept à celui qui pardonne. Pourquoi ? Parce qu’en pardonnant sept fois, je compte sur la volonté. Soixante-dix-sept fois, je n’en suis tout simplement pas capable.

L’Évangile est ainsi fait qu’il me conduit à désespérer de moi-même. Il ne s’agit pas de se flageller, mais de se reposer enfin. Car désespérer de moi-même, c’est espérer pleinement en Dieu. C’est le laisser m’instruire sur l’amour, le mettre à ma disposition afin que je puisse le redonner à d’autres. C’est le laisser m’instruire sur le pardon, le déposer en moi afin que je puisse pardonner à mon tour. Car la parabole qui suit le marchandage de Pierre au sujet d’un pardon quantifiable affirme un Dieu « pris aux entrailles » qui efface toutes nos ardoises. Piteuse je suis, mais il m’est fait grâce de me tenir devant un Dieu pris de pitié. Au bénéfice de cette pitié, aurais-je le mauvais goût de devenir impitoyable ? Gâcherai-je la joie qui m’est faite en la tenant sous le boisseau, économiserai-je la lumière de Dieu ?

Marion Muller-Colard, théologienne protestante

Arithmétique évangélique 

Magnificat  méditation quotidienne 


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