« J’allais nettoyer les calvaires »
Quel souvenir garderont nos enfants de leurs vacances ? Partager une activité avec eux est parfois un plaisir, parfois une case que l'on s'efforce de cocher : on a le droit, après tout, de ne pas aimer les jeux de société, qui se terminent en pugilat une fois sur deux, les blockbusters américains interminables projetés sur le home cinéma, auxquels on ne comprend rien peut-être parce qu'il n'y a rien à comprendre et que l'on trouve prodigieusement ennuyeux, les mini golfs fastidieux, les pédalos trop onéreux, les accrobranches trop vertigineuses, les baignades où, pour s'amuser, on prend stoïquement des paquets d'eau alors que l'on est si frileux...
On peut aussi les associer à une activité disruptive, économique, facile, rapide et qui s'ancre dans les mémoires: « Quand j'étais petit, avec mon père, ma tante, mon grand-père... j'allais nettoyer les calvaires. » Arracher les ronces, gratter la mousse, caler une pierre, redresser une croix, la repeindre parfois, et l'orner in fine d'un tout petit bouquet, bricolé avec les fleurettes que l'on a trouvées dans le fossé, pour que l'automobiliste ait l'oeil attiré et pense à Dieu l'espace d'un instant, même inconsciemment. On peut aussi apprendre aux enfants à se signer en passant à l'instar d'autrefois, comme autant de petits actes de foi. Il est des régions où il y a tant de calvaires sur les chemins qu'il ne faut pas moins de dix signes de croix pour aller chercher le pain.
Une vandalisation de calvaire mais combien le sont simplement par le temps et l'indifférence ? est qualifiée de christianophobie. Un calvaire réparé est donc de la christianophilie. Un joli nom pour un passe-temps estival... ou automnal.
Gabrielle Cluzel, columniste
Christianophilie, extrait du billet
famillechrétienne.fr
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