De l’intelligence artificielle à la conscience artificielle ?
Dans les années 1980-1990, la plupart des enfants de familles catholiques pratiquantes n’avaient pas la télévision chez eux, et leurs parents étaient méfiants vis-à-vis des médias et du cinéma. Jusqu’au jour où l’on s’est aperçu que les catholiques ne savaient pas monter un projet audiovisuel et que leur présence dans l’univers médiatique n’était pas suffisante.
Le monde des nouvelles technologies, c’est quand même le monde dans lequel nous vivons. On ne peut pas faire comme s’il n’existait pas. Alors, soit on s’enfuit dans le Larzac, soit on répond à la mission demandée par Vatican II « d’être des sages » dans la période historique dans laquelle nous nous trouvons.
Quelle est la meilleure manière d’être un sage ? Les catholiques aiment se faire peur. Dès que vous leur parlez d’intelligence artificielle, ils s’imaginent très vite qu’on est en train de créer une conscience artificielle ou toutes sortes de fantasmes transhumanistes qui n’existent pas dans les laboratoires de recherche. Personne n’est capable de créer une conscience artificielle. Les principaux dangers ne sont pas ceux liés au transhumanisme, mais concernent des enjeux de liberté, d’autorité et de pluralité.
L’apport spécifique d’un chrétien dans le monde numérique, c’est le discernement. À son petit niveau, il doit aider le monde des technologies à ressembler au monde monastique des XIIe-XIIIe siècles : les moines utilisaient toutes les technologies mises à leur disposition pour répondre le mieux possible aux deux questions majeures de toute vocation personnelle et professionnelle : chercher Dieu et servir les hommes. Comment, chaque fois que je réalise une action professionnelle, est-ce que je cherche Dieu et je sers les hommes ? Ces interrogations valent aussi pour les métiers du monde numérique. Dans ce monde, les chrétiens ont l’avantage d’avoir déjà entre leurs mains les clés du discernement: la charité et la vérité sont les deux clés du discernement.
Thomas Jauffret, banquier d’affaires, investisseur et entrepreneur
« Dans les métiers du numérique, les chrétiens doivent être des prophètes » (extrait)
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