Reconnaissons nos aveuglements
L'aveugle guéri voit clair maintenant ; les pharisiens croient voir et comprendre : ils prennent leur cécité pour de la lumière. Ceux qui mettent leur foi dans le Christ seront d'abord soupçonnés puis rejetés. À la limite persécutés. Les pharisiens sont aveugles parce qu'ils refusent de «voir» Jésus, de reconnaître ce qu'il est, c'est-à-dire de répondre correctement à la question d'identité : «Qui est cet homme?» Pourquoi ce refus ? Sans doute parce qu'admettre que ce Jésus vient de Dieu bouleverserait leur existence : il faudrait alors changer de vision du monde, se mettre à sa suite, modifier leur échelle de valeurs… En langage biblique, on dit «se convertir», ce qui signifie «se retourner».
Adieu la tranquillité des habitudes acquises ! C'est bien le danger qui menace la vie de foi : passer de la relation d'amour avec le Christ vivant à la «pratique religieuse», à des actes de culte stéréotypés et souvent privés de leur signification. Or voici Jésus, avec sa maîtrise de la nature et sa liberté vis-à-vis d'un culte (en l'occurrence le Sabbat) qui sert ici d'alibi à un engagement. Le Christ vient perturber la sécurité de leur installation dans le ritualisme. Il vient ouvrir de nouveaux chemins, ou plutôt, il est lui-même le nouveau chemin vers Dieu, le seul. Qui le voit voit le Père, mais encore faut-il pour cela ne pas être aveugle (lire Jean 14,5-11, l'un des meilleurs commentaires du récit de l'aveugle-né).
Que devient le Sabbat ? Une prophétie et une anticipation de la fin des temps, du repos de Dieu et de celui des hommes (Genèse 2,1-3). C'est à propos du Sabbat que Jésus, en Jean 5,17, dit que le Père travaille sans cesse (y compris le Sabbat) et que lui aussi travaille. Pas de repos tant que les hommes restent aveugles. Essayons d'ouvrir les yeux.
Père Marcel Domergue, jésuite (+2015)
croire.com
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L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder."
Fra Angelico di Fiesole (1395-1455), moine et peintre
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L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder."
Fra Angelico di Fiesole (1395-1455), moine et peintre
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