Notre cheminement se fait dans un élan de charité.
«Allez»… nous dites-vous, Seigneur, à tous les tournants de l’Évangile.
Pour être dans votre sens, il faut aller, même quand notre paresse nous supplie de demeurer.
Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange,
Un équilibre qui ne peut s’établir et tenir que dans un mouvement, que dans un élan.
Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler,
un vélo qui reste penché contre un mur
tant qu’on ne l’a pas enfourché pour le faire filer bon train sur la route.
La condition qui nous est donnée c’est une insécurité universelle vertigineuse.
Dès que nous nous prenons à la regarder, notre vie penche, se dérobe.
Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer,
dans un élan de charité.
Pour nous, c’est dans un libéralisme un peu fou
que se joue l’aventure de votre grâce.
Vous vous refusez à nous fournir une carte routière.
Notre cheminement se fait de nuit.
Chaque acte à faire à tour de rôle s’illumine comme des relais de signaux.
Souvent la seule chose garantie c’est cette fatigue régulière du même travail chaque jour à faire, du même ménage à recommencer, des mêmes fautes à corriger, des mêmes bêtises à ne pas faire.
Mais en dehors de cette garantie, tout le reste est laissé à votre fantaisie qui s’en donne à l’aise avec nous.
Pour être dans votre sens, il faut aller, même quand notre paresse nous supplie de demeurer.
Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange,
Un équilibre qui ne peut s’établir et tenir que dans un mouvement, que dans un élan.
Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler,
un vélo qui reste penché contre un mur
tant qu’on ne l’a pas enfourché pour le faire filer bon train sur la route.
La condition qui nous est donnée c’est une insécurité universelle vertigineuse.
Dès que nous nous prenons à la regarder, notre vie penche, se dérobe.
Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer,
dans un élan de charité.
Pour nous, c’est dans un libéralisme un peu fou
que se joue l’aventure de votre grâce.
Vous vous refusez à nous fournir une carte routière.
Notre cheminement se fait de nuit.
Chaque acte à faire à tour de rôle s’illumine comme des relais de signaux.
Souvent la seule chose garantie c’est cette fatigue régulière du même travail chaque jour à faire, du même ménage à recommencer, des mêmes fautes à corriger, des mêmes bêtises à ne pas faire.
Mais en dehors de cette garantie, tout le reste est laissé à votre fantaisie qui s’en donne à l’aise avec nous.
Madeleine Delbrêl, assistante sociale, 1904-1964
Spiritualité du vélo
in L’éblouie de Dieu.
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