Consentir en chemin à perdre ce qui nous alourdit pour nous désencombrer.
Quelle est cette justice par la foi à laquelle nous ne parvenons jamais sans lutte ? Elle garde en mémoire la parole que Jésus a prononcée trois fois : « Ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Cette justice sait que la vraie récompense, l’unique consolation et le bonheur solide résident dans le regard du Père, dans un regard secret que nous ne pouvons pas nous donner, mais qui ne cesse de s’offrir, plus profond que toute conscience distincte, comme une tendresse et une paix surpassant toute intelligence (Ph 4, 7). Nous lisons chez Jean : En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu mais c’est Dieu qui nous a aimés et nous a envoyé son Fils (1 Jn 4, 10), à seule fin que ses biens surabondent en nous. La justice de la foi n’est rien d’autre que l’accueil émerveillé de cette grâce. Elle se réjouit que l’amour du Père soit premier, se laisse aimer d’un amour plus fort, s’ouvre aux dons immérités qui descendent de ce donateur plus aimable. Elle reçoit toutes les œuvres qu’elle peut porter comme les fruits de sa présence bienheureuse, non comme des droits acquis mais comme des cadeaux, car c’est en aimant que nous nous savons aimés, en répondant que nous nous voyons précédés. Ici plus question de revendiquer l’égalité avec Dieu : elle est donnée, jour après jour, par ce Père qui nous invite à sa table. Mais qu’il est rude, le chemin pour opérer ce renversement, pour retrouver la bonne relation à notre Dieu, pour faire de la prière, du jeûne et du partage, non des exploits, mais une façon de tendre les mains vers le pain plus que substantiel (cf. Mt 6, 11) qui nous est destiné ! L’enjeu du Carême n’est pas ailleurs.
Michel Corbin, jésuite, est professeur honoraire à l’Institut catholique de Paris et professeur invité au centre Sèvres.
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Dieu parle dans le désert.
« Le désert est le lieu qui nous éloigne du vacarme qui nous entoure (…) pour faire place à la Parole de Dieu.
Invitant à retrouver « l’intimité avec Dieu (…) qui parle dans le silence », le pape François a souligné que « le Carême est le temps propice pour éteindre la télévision et ouvrir la Bible, éteindre les cellulaires et se connecter à l’Évangile, le temps de renoncer aux paroles inutiles, aux bavardages, et de s’adresser au Seigneur » dans une « saine écologie du cœur ».
Le pape François
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