Oser dire la vérité sans blesser personne.
Piège inverse du pharisaïsme le relativisme. C’est-à-dire tout tolérer, s’interdire le moindre jugement, laisser dire, laisser faire. Alors, par un renversement inattendu, la bonne conscience change de camp ! On peut se bricoler une morale à géométrie variable, fabriquer sa religion personnelle, et juger de haut ceux qui s’acharnent à défendre « leurs principes », car on considère par principe que Dieu, Lui, n’a pas de principes ! On aura même la conviction d’être du côté de l’Évangile : Jésus ne nous a-t-il pas donné l’exemple de la miséricorde ? N’a-t-il pas dit : « Ne jugez pas » ?
Oser dire la vérité sans blesser personne
Miséricorde pour tous, oui sans doute, mais pas pour tout. Ne pas juger son frère, oui, mais aussi le reprendre s’il vient à pécher. La miséricorde de Jésus n’est pas de la complicité. Il aime le pire des pécheurs, mais Il déteste le péché. On oublie un peu vite la violence avec laquelle Il a fait le grand nettoyage du Temple. On ne cite guère ses menaces redoutables à propos du scandale.
Être libéral, tolérant, ouvert ? Ces nouvelles valeurs peuvent cacher un néo-moralisme qui réprime toute remise en cause. Il faut beaucoup d’aplomb pour oser mettre dans cette machine le grain de sable de la vérité et un peu de courage pour ne pas prendre le parti de la prudence et même du silence devant une évolution inacceptable des mœurs et des lois.
Alain Bandelier, prêtre du diocèse de Meaux
Extrait de „Reprendre sans offenser son prochain ni se faire traiter par lui de pharisien“
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