1 février 2020

DIEU FACE À FACE






« Mon Dieu, vous qui êtes partout, comment se fait-il que je ne vous trouve nulle part ? ».

Qui donc nous a mis dans la tête cette idée étrange selon laquelle il doit se passer quelque chose chaque fois que nous prions ? Dès l’enfance, nous avons été mis sur une fausse piste, quand des adultes bien intentionnés nous demandaient périodiquement : « As-tu fait ta prière ? ». Comme si la prière était une chose à faire. Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur cet auxiliaire « faire », qui rétrécit et rabaisse tout ce qu’il touche (faire l’amour, faire des enfants, faire la charité, faire sa communion). À défaut du verbe « faire », d’autres sont associés à une certaine image ou à un certain idéal de la prière : ressentir, dire, entendre, comprendre des « choses ». Or dans la réalité, ces « choses » sont rares.
La prière est ordinairement austère, en tout cas elle ne tient pas toutes ses promesses. D’où notre déception. La tentation est alors d’accuser Dieu, car s’il nous aimait, il devrait répondre à nos attentes. Ou bien de nous accuser nous-mêmes, car si nous aimions Dieu, nous devrions être capables de le rencontrer. Si la communication passe mal, d’un côté ou de l’autre, ne ferait-on pas mieux finalement de raccrocher ? C’est ainsi que trop souvent, après quelques tentatives, nous désertons le terrain de la prière et le combat cesse, faute de combattants.
Je vais vous dire le vrai verbe à employer pour parler de la prière. C’est le verbe « être ». Prier, c’est être, être avec. Là est l’enjeu de la prière. Saint Augustin l’avait bien compris, lui qui posait au Seigneur cette question à la fois triste et amusée : « Mon Dieu, vous qui êtes partout, comment se fait-il que je ne vous trouve nulle part ? ».
(...) La valeur de notre prière n’est pas mesurée par le nombre d’idées géniales ou de sensations merveilleuses que nous allons y trouver. Mais par le fait que, dans ce lieu du monde où nous nous tenons, dans ce moment de notre vie où nous nous trouvons, nous osons nous exposer à la rencontre de Dieu. Une rencontre d’être à être. La Bible dit « face à face ». Des auteurs spirituels disent « cœur à cœur ». L’important ? Qu’il puisse nous trouver. Alors, nous aurons quelque chance de le trouver aussi.

Alain Bandelier, prêtre
Spiritualité (extrait)
aleteia.org 01/01/20 

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Bénir en toute occasion


Au réveil, bénissez votre journée...En croisant les gens dans la rue, dans le bus, sur votre lieu de travail, bénissez-les tous.
La paix de votre bénédiction sera la compagne de leur chemin, et l’aura de son discret parfum une lumière sur leur route.
Bénir tout et tous, sans discrimination aucune, constitue la forme ultime du don, car ceux que vous bénissez ne sauront jamais d’où vient ce rayon de soleil qui soudain perça les nuages de leur ciel, et vous serez rarement témoins de cette lumière dans leur vie.
Quand dans votre journée, quelque événement inattendu vous bouleverse vous autant que vos plans, éclatez en bénédictions, car la vie est en train de vous apprendre une leçon, même si sa coupe peut vous sembler amère.
Car cet événement que vous pensez être si indésirable, vous l’avez en fait suscité, afin d’apprendre la leçon qui vous échapperait si vous hésitiez à le bénir.
Les épreuves sont des bénédictions cachées, et des cohortes d’anges suivent leurs traces. Il est impossible de bénir et de juger en même temps.
Alors maintenez en vous ce désir de bénir comme une incessante résonance intérieure et comme une perpétuelle prière silencieuse, car ainsi vous serez de ceux qui procurent la paix et, un jour, vous découvrirez partout la face même de Dieu.


Pierre Pradervand (1934-2014), docteur en sociologie, écrivain
seraphim-marc-elie.fr

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