14 juillet 2019

DONNER FAIM DE DIEU AU MONDE



Mt 9,6  Image hozana.org 

Les occasions ne manquent pas de faire du bien autour de soi.

Remettre ce que l’on a dans les mains du Christ, ce n’est pas se déposséder. Ce n’est pas non plus fuir ses responsabilités. Au contraire. De nos jours, nous pouvons facilement nous dire : l’Eglise s’étiole, ou carrément s’effondre. Et l’on se décourage. Nous n’avons plus les moyens, nous n’avons plus les ressources. A force de compter et de recompter le peu de pain et de poissons dont nous disposons, on finit parfois par ne plus voir la foule à côté de nous. Ou bien on pense que ce que nous avons n’est pas assez bon pour eux, qu’ils se débrouilleront autrement. Or, c’est faux. C’est faire le jeu du Mauvais que de penser que nous n’avons rien à dire au monde qui se perd dans le désert de nos sociétés sans Dieu.
C’est partir perdant d’avance que de jeter l’opprobre sur toute tentative d’organisation de ces foules en quête de sens, en se disant que l’Eglise est une institution dépassée, qu’on n’a pas besoin d’elle, qu’on peut parler de Dieu comme ça, que ça suffit. C’est lâcher et Dieu et la foule que de vouloir manger entre soi le peu de pain qui nous reste, sans le faire passer dans les mains du sauveur, pour le distribuer autour de nous.
Alors : à table. C’est l’été et les occasions de manquent pas. De faire du bien autour de soi, donner de son temps, offrir l’hospitalité, la convivialité autour nous. Il n’y a jamais rien d’anodin dans un repas, pas plus que dans une répétition de rock.
En vérité l’Eglise a toujours cherché à répondre aux légitimes faims humaines : faim de pain, mais aussi de justice, de solidarité et même de beauté. Mais l’Eglise n’oublie jamais que derrière toutes ces soifs se cache une soif plus grande encore, la soif de Dieu. Donner faim de Dieu au monde, en répondant à ses faims terrestres, voilà une belle mission. Susciter la soif de Dieu en étanchant la soif des hommes.
Heureux sommes-nous si nous donnons faim, creusant en celui que nous nourrirons un désir plus vaste encore. Parce qu’il n’y a pas de joie plus grande que d’être comblé par Dieu lui-même.

P. Franck Dubois, dominicain
extrait de l‘homélie du 23 juin 2020
lejourduseigneur.com


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