24 mars 2019

LUMIÈRES DANS NOS NUITS






La lassitude de l’espérance n’est qu’une tentation...
ou comment ne pas mourir idiot 

Il y a des gens qui nous entourent et que nous serrons dans nos bras, soit par tendresse aimante, soit par amitié tenace. Il y a les musiques célestes, Bach, Mozart, Schbert, Chopin, les opéras admirables à vous tordre le coeur. Les films magnifiques d’où vous sortez ébranlé dans vos affects et où vos intelligences puisent des aliments pour la suite, pour le temps qu’il vous faudra tenir sur cette terre, dans cette vie. Il y a les livres qui vous empêchent de mourir idiot et qui vous prennent par ce qu’il y a de plus noble en l’homme: son esprit et sa culture. Il y a la beauté d’un paysage, celle d’une femme, la tendresse, donnée ou reçue, l’opportunité d’une caresse, le hasard des rencontres parmi ces milliers de cellules humaines qui se croisent et s’entrecroisent dans nos villes. Il y a un beau geste de solidarité des autres envers vous-même, ou l’inverse, qui réchauffe autant le coeur qui reçoit que celui qui se donne. Il y a le sourire d’un bébé qui découvre après quelques mois sur cette planète que la vie, semble-t-il, vaut la peine d’être vécue. Il y a la tendresse d’une main qui se serre de vieillard à vieille épouse dans la nuit d’une « cité difficile ». Il y a la beauté d’un exploit sportif dont on serait bien incapable d’approcher soi-même, laissant aux plus valides le soin de nous éblouir. Il y a tout cela et bien d’autres choses qui valent de remplir nos vies, de ressourcer nos espérances terrestres.

Bruno Frappat, journaliste, 
La Croix, 9 février 2019

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