Si le doute est une résistance spirituelle, les doutes sont des questionnements de l’intelligence.
Tu doutes ou tu as des doutes ? Attention, ce n'est pas pareil ! Si tu doutes, c'est grave. Le doute, c'est la maladie du siècle, celle des incrédules et des athées, de ceux qui refusent de croire, qui nient l'existence de Dieu ou refusent toute relation avec Lui. Par définition, le croyant ne doute pas, il a parfois des doutes, ce qui est fort différent. Il a fait le choix de la foi, il est confiant et fidèle mais il se pose mille questions sur Dieu, sur la foi, sur l'Église.
« Mille difficultés ne font pas un doute », disait le cardinal Newman ! Dix mille non plus, certainement, car si le doute est une résistance spirituelle, les doutes sont d'un autre ordre : il ne s'agit, finalement, « que » de questionnement de l'intelligence. (...) Ces questions sont, avant tout, signes de bonne santé, car ce ne sont pas des doutes sur Dieu Lui-même mais sur notre capacité à Le connaître et répondre à son amour. On doute de soi, finalement, mais pas de Lui. Le chrétien n'est pas un être décérébré, mais un homme doté d'une intelligence pour questionner, discerner, réfléchir, apprendre et d'une volonté pour décider, choisir, agir. Sa foi repose sur un don de Dieu, certes, mais elle est aussi un acte de l'intelligence et un choix de la volonté. Le travail de la grâce collabore avec celui de la raison pour nous illuminer peu à peu.
Que faire de nos doutes?
Premièrement, les affronter sereinement. Une difficulté n'est pas un drame.
Deuxièmement, les affronter courageusement. Comme la grâce n'agit pas toute seule, il faut se mettre au boulot ! Creuser, chercher, demander conseil à des gens compétents, approfondir, se former.
Troisièmement, les affronter humblement. Sommes-nous capables d'admettre ce qui nous dépasse ou préférons-nous aplatir le mystère pour le faire rentrer au chausse-pied dans notre petite tête ? L'orgueil nous susurre qu'il faut absolument tout comprendre pour croire, alors que c'est le contraire ! La foi ouvre l'intelligence : « Je crois pour comprendre », disait saint Augustin (et, visiblement, cela fonctionnait plutôt bien).
Quatrièmement , demandons à l'Esprit Saint de nous éclairer, de nous aider à ouvrir notre coeur et notre intelligence. Certaines réalités de la foi nous dépassent infiniment, creusons, cherchons à saisir ce que nous pouvons... et acceptons que certaines choses nous échappent. Cela ne nous empêche pas de prononcer, humblement mais pleinement, le petit mot qui dissipe bien des ténèbres, l'acte de foi par excellence : Amen !
JULIETTE LEVIVIER, théologienne
« J'ai des doutes... « (extrait)
famillechretienne.fr n° 2143
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« Détourne-toi de tes doutes » Marion Muller-Collard, théologienne
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