Image de 1930, in La Vie, Noël 2018 |
Saint et bon réveillon !
À l'ère de l'Homo festivus, le réveillon n'est désormais plus entendu que comme un synonyme de divertissement. Demandez à un jeune ce qu'il fait pour le réveillon. Il vous répondra invariablement qu'il fêtera la nouvelle année avec des amis le soir de la SaintSylvestre. Il ne lui viendrait pas à l'idée d'évoquer la nuit de Noël. Pour les plus attachés aux traditions, familiales notamment, réveillonner, c'est partager un bon repas, à une heure avancée de la nuit, le 24 et le 31 au soir. Avant que ceux-là ne tranchent la bûche, découpons notre réveillon en morceaux. Il se compose du préfixe « ré », de la racine « éveil » et du suffixe « on ». Littéralement, le diminutif réveillon signifie le petit réveil. Non pas le réveil qui nous fait passer du sommeil à l'état de veille, mais celui qui nous éveille de nouveau, qui nous ranime et, en fin de compte, nous renouvelle intérieurement. Le réveillon ne vaut donc que pour la nuit de Noël. Cette nuit, durant laquelle nous accueillons Jésus Enfant, n'est-elle pas ce petit moment non en intensité mais en temps où nos âmes et nos coeurs se raniment ? Ce nouvel éveil si bien décrit par la première lecture de la messe de minuit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Isaïe 9, 1-6).
Le verbe s'éveiller trouve lui sa racine dans le latin evigilare, qui se décompose du préfixe latin ex ou e qui marque la sortie, et de vigilare, veiller. S'éveiller, c'est donc bien sortir d'un état de veille, en l'occurrence pour nous chrétiens du temps de l'Avent ! Une sortie qui se veut très courte une nuit, une soirée , car déjà nous replongeons dans cette autre veille qui est celle de la présence permanente du Christ auprès de nous et celle de son retour glorieux. Saint et bon réveillon de Noël, alors !
ANTOINE PASQUIER
Réveillon
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