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Mon âme attend plus sûrement le Seigneur qu‘un veilleur n‘attend l‘aurore. Ps. 130
Le mot Avent vient du latin Adventus qui désigne l'acte d'arriver. Cette joyeuse étape vers Noël rappelle que nous marchons vers un but, notre naissance en Dieu. Cette année, c’est la première fois que je vis ce temps en orphelin, solidaire des personnes qui vivent une perte, un manque, une solitude. Comme je l'ai déjà écrit dans ce blogue, mon père est décédé le 2 juin, rejoint par maman le 28 septembre.
En cet avent 2018, je ressens un grand vide, comme si l’on avait coupé mes racines, même si je sais que mes chers parents ne sont pas partis mais arrivés. J’aimerais bien entendre leurs voix; le silence ne comble par le vide laissé par leur départ. C’est le temps du deuil, du long désir, où j’apprends mon indigence, comme on le chante dans une hymne de l’Avent.
Je me tourne alors vers l’Enfant vulnérable de la crèche, pain de vie déposé dans une mangeoire pour nourrir l’humanité entière. Il me montre le Père miséricordieux, source de toute paternité; il me redonne sa mère, qui me console et me soutient en tout temps. C’est là, dans l’indigence de ma crèche intérieure, que le Dieu fait homme se révèle, non pour dissimuler le manque qui m’habite, mais pour partager son désir d’aimer, sa soif de me rencontrer. Le Christ m’est plus un désir à vivre qu’un besoin à satisfaire. Il invite à la vigilance pour mieux nous éveiller en Dieu : « Restez éveillés et priez en tout temps » (Lc 21, 36). Il fait du neuf, trace en nous son chemin, éclaire nos veilles et nos engagements. J’attends son retour, où il sera tout en tous. Je m’accroche à cette antienne, bouée lumineuse pour la journée et phare dans ma nuit : « Viens Seigneur, ne tarde plus ! En veillant dans la nuit, nous attendons ton retour ».
Jacques Gauthier, théologien canadien
Extrait de „ L'espérance: de l'Avent à Noël „
jacquesgauthier.com 2 décembre 2018
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