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La sainteté n’est pas une performance mais un abandon à Dieu
Le Nouveau Testament appelle tous les chrétiens « saints ». Est saint ce sur quoi le fracas du monde n’a pas de prise. En chacun de nous se trouve ce petit quelque chose d’infini, d’« un autre monde ». Les personnes que nous nommons des « saints » ont vécu l’expérience d’être à la fois dans le monde et hors du monde en faisant entièrement confiance à ce que Dieu avait mis de saint en eux.
Les saints ne sont pas reclus, isolés de la vie quotidienne et de ses conflits, mais, au contraire, très sensibles aux joies et aux peines de leurs semblables. L’essence de leur sainteté, c’est l’amour. Un amour qui n’a rien de forcé et dont ils sont tellement remplis par leur expérience de Dieu, qu’ils en débordent.
Les saints ne sont pas parfaits, ils souffrent comme nous de leurs zones d’ombre, comme le rappelle Thérèse de Lisieux. Mais ils croient profondément que la grâce de Dieu peut tout transformer en eux. Ils font l’expérience de saint Paul, qui souffrait d’une maladie insidieuse qui le rendait faible et ridicule. Il pria le Christ de lui épargner cette faiblesse, afin d’être plus crédible dans l’évangélisation. Mais Jésus lui répondit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2
J’ai compris que nous aurons beau nous y escrimer, Dieu seul fera de nous des saints. La seule chose que nous puissions faire, c’est présenter à Dieu tout ce qui est en nous. Pour que, par sa grâce, il transforme nos faiblesses en force, et que par son amour il guérisse et redresse tout ce qui est blessé et « tordu » en nous. La sainteté n’est pas une performance à atteindre, mais une transparence complète et un abandon entier à Dieu.
Nous montrer à Dieu tels que nous sommes, sans chercher à cacher nos défauts, demande beaucoup d’humilité, car plus nous nous rapprochons de Dieu, plus nous sentons à quel point notre coeur est éloigné de Lui et notre foi, parfois fausse et creuse. Pourtant, lorsque nous nous ouvrons à lui en toute simplicité, lui confiant nos arrière-pensées et nos péchés, alors Dieu peut tout changer en nous.
La petite Thérèse a découvert Dieu comme l’eau qui cherche toujours le point le plus profond pour le remplir. Lorsqu’elle a compris cela, elle a présenté à Dieu sa vulnérabilité, sa solitude, son vide intérieur, ses blessures et ses faiblesses. Et Dieu a empli de son amour tout ce qui était vide et creux en elle. Dieu a tout transformé en elle. Il l’a rendue sainte. C’est justement lorsque je me rends compte de mon impuissance à me rendre moi-même saint que je peux m’abandonner à l’amour de Dieu et qu’il peut tout transformer et sanctifier en moi.
Nous sommes invités à tout révéler devant Dieu et à nous laisser éclairer et transformer par sa lumière. Ainsi nous deviendrons nous aussi lumière. Notre faiblesse, notre impuissance, notre plaie, deviendront alors le passage par lequel la lumière du Christ brille sur le monde.
Anselme Grün, moine bénédictin en Allemagne
Dévoilons-Lui nos failles
Prier, novembre 2018
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