Les anges, les annonciateurs de bonne nouvelle, existent toujours aujourd’hui… et ils parcourent le monde. Le problème est que pour qu’une nouvelle soit partagée, il faut quelqu’un pour la proclamer… et quelqu’un pour l’accueillir.
Un commentaire raconte que lorsque les anges ont été envoyés par Dieu pour annoncer la grande nouvelle de la naissance de son fils, ils ont commencé par le plus facile, ils ont essayé d’aller prévenir les habitants de Bethléem. Quand ils sont apparus dans le ciel, personne ne les a remarqués parce que tout le monde était enfermé chez soi en train de regarder la télévision. Les anges étaient déçus. C’est alors qu’un d’entre eux a dit : « Là-bas, dans la campagne, je sais qu’il y a des bergers qui veillent. Comme ils n’ont pas la télévision, ils ont l’habitude de regarder le ciel. Peut-être qu’eux seront prêts à entendre la nouvelle qu’on doit porter aux hommes ? » Dieu seul connaît la liste des bonnes nouvelles qui m’étaient adressées mais que je n’ai pas entendues, car je regardais la télévision, ou j’étais occupé, ou pas assez attentif au passage des anges qui ont croisé ma route !
C’est parce que les anges existent toujours que l’épître aux Hébreux déclare : "Pratiquez l’hospitalité ; car en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges" (Hébreux 13,2). Ce verset évoque l’inversion de l’hospitalité : celui qui reçoit se trouve bénéficiaire d’une grâce de la part de celui qui est accueilli. Le mot hôte est intéressant en français car il est double : il signifie à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu. Cette ambivalence est pleine de sens car elle induit que l’accueillant et l’accueilli sont le revers et l’avers d’une réalité unique, celle de la grâce de la rencontre.
C’est le Christ que nous accueillons. Le Christ est celui qui frappe à la porte de notre maison et de notre histoire et qui attend qu’on lui ouvre. Il est dans le pauvre, l’estropié, le boiteux, l’aveugle qui croise mon chemin. De nos jours, les pratiques ont changé et il est rare que dans nos villes et nos immeubles quelqu’un demande l’hospitalité. Mais l’appel à l’ouverture, à l’accueil et à la générosité demeure.
C’est lorsque les pèlerins qui faisaient route vers Emmaüs ont invité celui qui les avait rejoints à s’arrêter dans leur maison pour partager leur repas, que ce dernier s’est laissé découvrir comme le Christ qui cheminait à leurs côtés.
Antoine Nouis, pasteur de l’Église réformée de France
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