26 novembre 2018

LA SAINTETÉ À NOTRE PORTÉE





Un modèle de sainteté spécifiquement destiné à chacun

La sainteté est à notre portée, à condition que nous nous ouvrions à l’action de l’Esprit, nous explique le pape, dans son exhortation apostolique la Joie et l’Allégresse.
Être des saints, oui, mais ni des « surhommes » ni des personnes « parfaites ». Simplement des gens ordinaires qui n’ont pas peur de « viser haut » et qui, chaque jour, se laissent « aimer et libérer par Dieu ». Les travers caractéristiques de notre temps sont anxiété et colère, négativité, consumérisme, individualisme, fausses spiritualités... les attitudes qui en sont les antidotes dessinent le modèle de sainteté qui nous est spécifiquement destiné.

Être fidèle dans l’amour
« Dans notre monde pressé, changeant et agressif », nous devons d’abord pratiquer la fidélité dans l’amour. Cela passe par le fait de ne pas abandonner ses frères dans les moments difficiles et de rester à leurs côtés même si cela ne donne pas de satisfaction immédiate. La violence verbale croît, en particulier sur les réseaux sociaux. Il est si facile de se laisser aller au jugement ou à la calomnie, anonymement derrière son écran. Le pape souligne également l’importance d’accueillir les situations d’humiliation qui rabaissent notre ego, responsable de nos emportements. Sans humiliation, il n’y a pas d’humilité.

Éveiller le sens de la gratitude
La certitude que nous sommes personnellement et infiniment aimés par Dieu est cause d’une joie profonde, de même que la conscience que nous recevons tout de lui. La joie chrétienne, surnaturelle, qui consiste en « une assurance intérieure, une sérénité remplie d’espérance » est l’inverse de cette joie éphémère qui résulte de la satisfaction immédiate d’une soif de jouissance artificiellement entretenue. « Le consumérisme hédoniste peut nous jouer un mauvais tour, parce qu’avec l’obsession de passer du bon temps, nous finissons par être excessivement axés sur nous-mêmes, sur nos droits et sur la hantise d’avoir du temps libre pour en jouir. » 

Sortir de sa zone de confort
Le pape nous invite à sortir de notre zone de confort et à ne pas nous laisser endormir par l’habitude ou paralyser par la peur et le calcul. Car, à force de rester enfermés, nous risquons de sentir le moisi et de tomber malade. Ne nous laissons pas impressionner par l’esprit du monde et la pression idéologique. Sur des sujets sensibles, ayons le courage de dire librement ce que nous pensons, même si nous sommes seuls à le faire dans un groupe. Car sous des apparences superficielles et conformistes se cachent souvent des personnes qui cherchent un sens à leur vie.

Vivre en présence de Dieu
« Y a-t-il des moments où tu te mets en sa présence en silence, où tu restes avec lui sans hâte, et où tu te laisses regarder par lui ? », nous demande le pape. Ne nous laissons pas « asphyxier dans l’immanence close de ce monde ». Mais efforçons-nous au contraire « de vivre toujours en la présence de Dieu ».
On peut par exemple fixer son regard sur une image qui nous inspire dans le courant de la journée. Mais « il faut aussi des moments uniquement pour Dieu dans la solitude avec Lui ». C’est la condition pour discerner son chemin, travailler « avec » Dieu et non seulement « pour » lui.

Charles de Pechpeyrou, journaliste 
Extraits de « Clés pour devenir saints »


Prier novembre 2018

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