13 octobre 2018

LES MAINS, LE REGARD, LE SOURIRE DE DIEU 


Caritas France
Non, Dieu ne donne pas tout ce qu’on lui demande. Notre tentation idolâtre, qui nous pousse vers le magique et le merveilleux, doublée d’une éducation chrétienne approximative et qui nous fait croire que Dieu est tout-puissant à la manière des puissances de ce monde, nous donne envie de lire ces mots de Jésus d’une façon littérale. Pourtant, non, Dieu ne tire pas les ficelles de notre monde, il ne décide ni ne laisse faire aucun des maux qui nous frappent.Car ce qui le caractérise en premier ce n’est pas sa « Toute-Puissance », déposée aux pieds de l’humanité dans une crèche de Bethléem, mais son infinie bonté, manifestée dans le sacrifice de la croix. Comment comprendre, alors, cette parole de Jésus ? Il faut la relire à la lumière de sa finale : « Ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux ». Il y a ici une inversion : nous étions dans l’attente de quelque chose venant de Dieu pour nous, et maintenant il s’agit de donner aux autres ce que nous attendons pour nous-mêmes. Ce que nous voulons que Dieu fasse pour nous, c’est donc à nous de le faire pour les autres. Nous sommes invités à être les mains, le regard, le sourire de Dieu. C’est à travers nous qu’il agit, qu’il soulage et qu’il guérit. Je l’ai vu souvent à l’œuvre à travers les soignants, les membres de l’aumônerie, les proches qui entourent les malades. Dieu se manifeste dans notre faiblesse. Il épouse nos limites et nos impuissances, certes, mais, à la différence de l’idole « toute-puissante » qui ne répond pas, il est vraiment là, à la manœuvre avec nous.

Frère Jocelyn Dorvault, dominicain 
Extrait de la méditation sur Matthieu 7, 06-12 „Emmanuel, Dieu avec nous“
matthieu.retraitedanslaville.org

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