12 octobre 2018

DE QUOI TE VANTES-TU ?



By Macha Chmakoff

Il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ».
Une des questions soulevées par saint Paul est la distinction entre vrais et faux apôtres. Paul décrit ces derniers comme des « super-apôtres », qui se vantent d’avoir de grands « dons spirituels ». Ils se glorifient d’être capables de bien parler, d ’avoir eu une vision de Dieu ou de pouvoir accomplir des prodiges et des miracles. Paul ne se considère pas comme inférieur à ces « super-apôtres ». Il montre avec éloquence que lui aussi a reçu tous ces dons. Cependant, Paul a compris que Dieu a décidé de se révéler autrement en lui, comme apôtre de Jésus-Christ. Pour Paul, le seul signe valable de l’apostolicité est la « faiblesse » que l’apôtre est disposé à accepter, de telle sorte que la « puissance du Christ » puisse se manifester en lui. Ainsi, Paul dit : « S’il faut se glorifier, c’est de ma faiblesse que je me glorifierai car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort ».
Comment Paul a-t-il fini par comprendre cela ? Pour qu’il soit gardé humble, il dit qu’il lui a été mis « une écharde dans sa chair ». Beaucoup ont essayé de deviner ce que Paul voulait dire par là. Certains croient qu’il s’agissait d’une maladie incurable, d’autres de son incapacité à gagner à l’Évangile sa propre nation, le peuple juif. Quoi qu’il en soit, il s’agit de l’expérience que Paul a eue de la « croix », qui est une façon de traduire le mot utilisé pour « écharde ». Cette expérience est fondamentale pour permettre à Paul de comprendre comment Dieu se révèle dans la personne du Christ et comment il va sauver le monde.
L’expérience de Paul peut nous aider à comprendre notre propre existence. Souvent nous ne savons pas quoi faire de notre propre faiblesse, si ce n’est de la cacher ou de la fuir. Découvrir notre propre fragilité nous fait peur. Nous nous disons : « Si les autres voient ce qui est cassé en moi, ils ne m’aimeront plus. » A travers Jésus, par son accueil de ceux qui étaient considérés comme les faibles de la société et surtout par le don de sa vie sur la Croix, nous comprenons que Dieu entre dans le monde par la porte de la vulnérabilité. Dieu est vulnérable parce qu’il est amour. Quiconque a décidé d’aimer sait qu’aimer veut dire devenir vulnérable. En Jésus, nous comprenons que Dieu est le plus vulnérable de tous. Ainsi, pour Paul, c’est quand il est faible, pauvre, malade, rejeté par son propre peuple que la puissance de Dieu se manifeste le plus clairement. « Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ». C’est un très grand défi dans un monde qui exalte la puissance et l’efficacité, et où la faiblesse est un signe d’échec.
- Qu’est-ce qui me rend fier ? De quoi est-ce je tiens à me vanter ? Le fait de se vanter peut-il être positif ?
- « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » Suis-je d’accord avec cette phrase ? Pourquoi ou pourquoi pas ? Change-t-elle la façon dont je me vois moi-même et je vois les autres ?
- « Pour que le Christ grandisse en moi, je dois connaître ma propre faiblesse et celle des autres. » Qu’est-ce que ces mots écrits par frère Roger dans la Règle de Taizé signifient pour moi ?

Méditation biblique sur 2 Corinthiens 12, 7-10 : » De quoi te vantes-tu ? »
taize.fr octobre 2011

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