18 octobre 2018

LA FOI N’EST PAS UNE OPINION PARMI D’AUTRES






La vie quotidienne du chrétien dans une société qui au mieux le méprise, au pire le persécute sournoisement, n’est pas un long fleuve tranquille. Quand l’Église elle-même souffre de scandales qui éclaboussent son message, les baptisés sont appelés à revenir à la Source, comme confesseurs de la vérité et de la charité qui ne passent pas. (...)
Les chrétiens n’ont plus à vaincre seulement l’hostilité ouverte, mais aussi l’indifférence et la conspiration du silence. La foi est boutée hors des espaces publics.
L’idéologie dominante voudrait la « privatiser » (...) La foi est devenue une affaire « privée », une opinion parmi d’autres. Plongé dans le climat d’un tel indifférentisme, le chrétien vit un écartèlement terrible entre, d’une part, la grandeur incommensurable de la destinée surnaturelle de fils de Dieu à laquelle est promis tout homme qui croit, et d’autre part la légèreté avec laquelle est traitée la foi en postmodernité. Ce décalage l’oblige à rentrer dans les catacombes de son esprit, de son intériorité, afin de respirer l’air vivifiant des vérités surnaturelles, et de ne pas se laisser anémier par les infections de l’air du temps qui la traite aussi légèrement.
Cependant cette position de repli s’avère préjudiciable à tout le corps social. Car à trop rester dans ces catacombes, le chrétien fait courir le risque à la société de laisser aux seuls « experts » autoproclamés de « l’humanité augmentée » le soin de trancher dans les débats qui engagent l’avenir de l’homme. (...) Ce n’est pas seulement à l’adversité déclarée que le croyant est confronté, mais également au conformisme, à la tentation de suivre le troupeau auquel les idéologues promettent bien-être immédiat, morale facile, divertissements à tous les étages, étourdissements festifs à intervalles de plus en plus rapprochés.
La nature humaine nous porte à épouser les idées de la majorité de façon à ne pas être ostracisés et laissés à l’écart. L’homme est un être fortement mimétique. 
Ni « rebelles » institutionnels ni adorateurs de Mammon, les chrétiens sont snobés à la fois par les maîtres de l’idéologie dominante et par les gourous des courants alternatifs qui, tout en croyant contester les pouvoirs en place, servent à ces derniers de cautions et d’alibis à leur simulacre de pluralisme.
Ici sont nécessaires les vertus de patience et de longanimité qui nous disposent à nous comporter comme il convient dans l’adversité. La patience et la longanimité fleurissent dans l’âme qui s’ouvre à l’action en elle de l’Esprit saint. (...) Surtout, l’amour est l’alpha et l’oméga de la vie chrétienne, en ces temps où la foi en est réduite à être une option parmi d’autres, sans valeur supérieure à celles des autres croyances, égalitarisme oblige, le confesseur est le témoin pour ses frères de l’incommensurable béatitude de la filiation divine à laquelle le Père nous a prédestinés de toute éternité. (...) De la sorte il montre à ses frères qu’il existe une autre joie que celle proposée sur les étals de nos cités mondialisées.
C’est ainsi que le confesseur peut signaler à ses contemporains la présence parmi eux de la seule Source qui les désaltérera pour de bon.

En temps de crise, redevenir « confesseurs de la foi » ( extraits)
Jean-Michel Castaing  04 octobre 2018

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