P. Guy Gilbert, prêtre ouvrier, le "curé des loubards" |
Un langage donné par l’Esprit
Une seule et même exhortation ne convient pas à tous, car tous ne sont pas soumis aux mêmes habitudes de vie. Ce qui est utile aux uns nuit souvent aux autres. Les plantes qui nourrissent tels animaux en font périr tels autres. Un sifflement léger calme les chevaux, excite les jeunes chiens. Le remède qui abat telle fièvre accroît les forces de telle autre. Le pain qui fortifie des vies robustes est mortel pour les tout-petits. Le langage des enseignants doit donc se conformer à la nature de leurs auditeurs, de façon à s’adapter à chacun, pour ses besoins à lui, et cependant ne jamais renoncer à l’art d’édifier une communauté. Des esprits à l’écoute, attentifs, ne sont-ils pas, si je puis dire, les cordes tenues sur la table de la cithare ? Sous peine de rendre le chant dissemblable d’avec lui-même, l’homme qui a l’art de les toucher les frappe de façon dissemblable. Dès lors, elles font entendre une mélodie harmonieuse, car pincées sans doute par un seul plectre, elles ne le sont pas d’une seule et même touche. Ainsi, pour faire grandir tous ses auditeurs dans la vertu de charité, faut-il toucher leur cœur à l’aide d’un seul fonds de doctrine, mais non d’une seule et même façon d’exhorter.
Saint Grégoire le Grand († 604), docteur de l’Église, moine et fondateur,
in Règle pastorale III, prologue
Extrait de la méditation
Magnificat 3 septembre 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire