12 septembre 2018

LES PETITS MIRACLES QUOTIDIENS



Les poissons by Van Gogh


À la pause de la matinée, Fred était occupé à discuter sérieusement avec son oncle Théo [théologien et pasteur anglican] sur le miracle raconté durant sa leçon de catéchisme. Il s’agissait de la multiplication des pains.
«  Est-ce que cette multitude de pains et de poissons était purement et simplement apparue, se demandait Fred. J’aurais aimé voir ça. 
- Tu en as déjà vu comme ça des miracles, oncle Théo? 
- Je crois qu’il est facile, de confondre les miracles et la magie, répondit Théo après réflexion. On peut souvent voir les miracles si on les cherche... de simples petits miracles humains.  Fred n’en revenait pas. 
- Des miracles humains? 
- C’est comme cela que Dieu agit si on le laisse faire. Supposons que les cinq mille aient été un groupe de gens plutôt ordinaires. Ils ont emballé leurs petits repas et quitté leurs maisons pour aller écouter ce Jésus à des kilomètres de là, dans la chaleur étouffante du désert. Et quand arrive l’heure du repas ils sont tous priés de s’asseoir. Évidemment personne ne veut être le premier à sortir son pique-nique. On se sentirait un peu goinfre à manger tout seul, sans être  sûr que son voisin ait apporté quelque chose.
Donc, on s’assied, tendu, et on attend. Et voilà qu’un petit garçon comme toi sacrifie généreusement son repas pour qu’il soit partagé entre toute cette foule.  Peux-tu imaginer ce que ces gens ont dû éprouver, qui avaient apporté de la nourriture mais n’étaient pas prêts à la partager? 
- Ils ont dû se sentir tout honteux, dit aussitôt Fred, et un peu embarrassés. 
- Exactement, approuva Théo en réfléchissant, et à ton avis qu’est- ce qu’il leur restait à faire ? 
- Je pense qu’ils ont dû sortir leur repas, dit Fred tout saisi de l’esprit de la scène, mais ils l’auront fait l’air de rien et un peu surpris. Comme s’ils venaient de se rappeler ce qu’ils avaient dans leur sac. Tu sais, du genre ‘Ah oui, à manger... pourquoi ne l’avoir pas dit! ‘ Et ils auront commencé de partager aussi parce qu’ils se  sentaient gênés. 
- Tout à fait, dit Théo. Ne crois-tu pas que c’était vraiment un miracle de réusssir à ce qu’une foule de gens égoïstes et affamés partagent leur maigre ration ? N’oublie pas que c’était un pays pauvre et que ces gens devaient travailler très dur pour se nourrir. Il était miraculeux que la générosité d’un seul jeune garçon ait pu inspirer une si grande foule. C’était un miracle humain. Et cela arrive constamment. »

In « The Chadwick family chronicles - book 3 «  by Marcia Willet, Devon , GB
e-book
traduit de l’anglais 


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