22 septembre 2018

“ DÉLIVRE-NOUS DU MAL „



" Notre Père … ne nous laisse pas entrer en tentation"


Lutter contre le diable, pour un chrétien, ne demande pas seulement un combat permanent contre le monde et la mentalité mondaine qui trompe, abrutit et rend l’homme médiocre, dépourvu d’engagement et sans joie, explique le pape François. Ce n’est pas non plus un simple combat contre sa propre fragilité et contre ses propres inclinations. Il y a plus encore…« Ne pensons pas que c’est un mythe, une représentation, un symbole, une figure ou une idée. Le diable existe bel et bien, il est le « prince du mal », et il faut de la force et du courage pour résister à ses tentations. C’est un combat permanent. C’est la réalité. Et celui qui ne veut pas le reconnaître se trouvera exposé à l’échec ou à la médiocrité. Ne pas admettre l’existence du diable, c’est s’évertuer à regarder la vie seulement avec des critères empiriques et sans le sens du surnaturel, et ne pas voir toute la force destructrice dont il est capable. Oui, au temps de Jésus, on pouvait confondre, par exemple, une épilepsie avec la possession du démon, mais cela ne doit pas nous porter à trop simplifier la réalité en disant que tous les cas rapportés dans les Évangiles étaient des maladies psychiques et qu’en définitive le démon n’existe pas ou n’agit pas.
De fait, quand Jésus nous a enseigné le Notre Père, il a demandé que nous terminions en demandant au Père de nous délivrer du Mal. Pas d’un mal abstrait mais d’un être personnel qui nous harcèle : le Malin. Et si Jésus enseigne à demander tous les jours cette délivrance, c’est pour que nous ne relâchions pas notre attention et que son pouvoir ne nous domine pas.
Sur le chemin qui conduit vers la sainteté, le progrès du bien, la maturation spirituelle et la croissance de l’amour sont les meilleurs contrepoids au mal ». Personne ne résiste s’il reste au point mort, s’il se contente de peu, s’il cesse de rêver de faire au Seigneur un don de soi plus généreux. Gare aussi à ceux qui ont le sentiment de ne pas commettre de fautes graves contre la Loi de Dieu, ils peuvent tomber dans une sorte d’étourdissement ou de torpeur qui finira par les affaiblir et les faire tomber peu à peu dans la « corruption spirituelle. Une corruption pire que la chute d’un pécheur, car il s’agit d’un aveuglement confortable et autosuffisant où tout finit par sembler licite : la tromperie, la calomnie, l’égoïsme et d’autres formes subtiles d’autoréférentialité, puisque « Satan lui-même se déguise en ange de lumière » (2Co 11, 14).
Comment savoir si une chose vient de l’Esprit saint ou si elle a son origine dans l’esprit du monde ou dans l’esprit du diable ? Le seul moyen c’est le discernement, « un don qu’il faut demander… avec confiance au Saint-Esprit et développer par la prière, la réflexion, la lecture et le bon conseil. Tout particulièrement quand apparaît une nouveauté dans notre vie, mais également quand arrive le contraire, parce que les forces du mal induisent à ne pas changer, à laisser les choses comme elles sont, à choisir l’immobilisme et la rigidité, on met alors le souffle de l’Esprit dans l’impossibilité d’agir.

Extraits de l‘exhortation apostolique Gaudete et exsultate
du Pape François 

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