Vierge du XII ème s. Image famillechretienne.fr |
Qui s’occupera de nous ? Les textes de la liturgie me font penser à mon téléphone. Je reçois des messages de gens qui traversent des difficultés dans leur travail, dans leur couple ou dans la recherche pour leur avenir. Ils veulent de l’aide pour mettre des mots sur ce qu’ils vivent. Ils veulent relever la tête et être affermis dans leur foi au Christ.
Les textes de la liturgie me font aussi penser à des attentes plusieurs fois entendues. Ces jeunes croyants qui se sentent livrés à eux-mêmes faute d’avoir reçu l’enseignement de leurs aînés dans la foi. Ces chrétiens sensibilisés aux questions de société mais qui ont l’impression que personne ne leur a appris à prier. Ou encore ces paroissiens qui se sentent abandonnés parce qu’il n’y a plus de curé ou de communauté religieuse par chez eux.
Je suis très sensible à tout cela. Pourtant on me dit : il ne faut pas voir le verre à moitié vide ; il est aussi à moitié plein. Mais en vérité, nos vies sont marquées par bien des manques et bien des fragilités. C’est ce que j’ai trouvé dans l’Évangile, aujourd’hui. Veut-il nous dire : ne rêvez pas d’une vie dépourvue de manques et de fragilités ?
Les gens viennent de partout et semblent un peu perdus. De quoi ont-ils besoin ? Jésus constate qu’il leur manque de l’enseignement. « Ils étaient comme des brebis sans berger » : il leur manque que l’on s’occupe d’eux ; il leur manque une organisation solide. (...) Mais est-ce que le peuple accepte de s’en remettre à quelque autorité ? Et chacun accepte-t-il seulement de jouer un rôle et de se mobiliser ?
C’est déroutant de creuser l’Evangile ! J’ai tellement l’impression de m’y retrouver, d’y retrouver mon Eglise, d’y retrouver mes besoins, mes manques, mes faiblesses, mes attentes. (...) Voir nos manques et nos fragilités suppose de regarder aussi nos forces. Nos forces personnelles, car il y en a. Capacité à nous mobiliser, à défendre les causes qui nous semblent justes. Conscience du bien que nous avons reçu même dans les situations les plus bancales (le verre à moitié plein), parce que « tout est grâce », disent les plus grands saints. Mais il y a plus.
Prenons en main notre vie spirituelle : courons vers le Christ, cherchons-le, avisons-le, écoutons sa parole. Sachons qu’il est touché dans ses entrailles quand il nous voit perdus ! Notre force la plus grande, c’est Lui : nous l’avons reçu au baptême ! Laissons-le structurer notre vie spirituelle.
Frère Philippe Jaillot, dominicain et producteur du Jour du Seigneur
Frère Philippe Jaillot, dominicain et producteur du Jour du Seigneur
Extraits de l’homélie de la messe du 22 juillet 2018
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