Dieu étant toujours vivant, sa parole aussi l'est toujours. Une fois envoyée de son sein, quelque part qu'elle aille et en quelque forme qu'elle subsiste, elle est assistée de son Père, qui vit en elle, et elle par Lui. Tandis que la parole humaine s'en va mourir au premier sillon que creuse le temps, et ne rend plus à l'oreille des générations qu'un écho dédaigné de ceux qui croient l'entendre encore, la parole divine sème son immortalité dans les ruines du monde. Elle est féconde après mille ans comme au jour où elle fut dite ; elle inspire la même foi, suscite les mêmes oeuvres, se reconnaît aux mêmes signes, et les efface tous par celui de sa vie. Cette vie a un nom célèbre dans l'histoire des rapports de l'homme avec Dieu ; elle s'appelle la grâce, c'est-à-dire le don immérité, le don par excellence. Et quel don, en effet, plus grand que l'esprit de Dieu Lui-même mis en contact intime avec l'esprit de l'homme ! Voilà la merveille commencée avec le monde, et dont les Prophètes annonçaient d'heure en heure la consommation par le Christ.
Extrait de la «Cinquante-sixième conférence de Notre-Dame de Paris», La Liberté de la parole évangélique, par le Père Henri-Dominique Lacordaire (1861), Cerf, 1996.
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