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Édition polyglotte des Écritures (Walton, 17ème siècle) contenant des versions syriaque, hébraïque et grecque. Photo réalisée dans la bibliothèque de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.
Il n'existe pas de version "absolue" de la Bible
La Bible donne la réponse elle-même dans le texte que nous vous proposons aujourd’hui : les personnages bibliques, comme ici Esdras, traduisaient déjà la Bible de l’hébreu ancien en araméen plus récent afin qu’elle soit comprise du plus grand nombre.
C’est ainsi que sont nées les grandes versions traditionnelles de la Bible :
le « texte massorétique » en hébreu ;
la Septante en grec ;
la Vulgate en latin ;
la Peshitta en syriaque, etc.
En fait la Bible elle-même se présente à nous toute entière comme une traduction, en mots humains, de la Parole de Dieu qui est au-delà de tout mot.
Ceci explique pourquoi il n'existe pas une version "absolue" de la Bible : les communautés qui l’ont reçue comme Parole de Dieu l’ont traduite dans leurs langues : les juifs d’Alexandrie en grec, les chrétiens de l’Empire romain en latin, etc.
Il existe aussi des traductions diverses dans les langues modernes, car le traducteur doit :
Faire des choix parmi les versions et les manuscrits ;
Choisir les mots français qui lui paraissent les plus pertinents. Ces mots ne sont pas les mêmes au 19ème siècle et au 21ème siècle.
Pour un chrétien, la révélation est accomplie définitivement en Jésus-Christ, mais la Bible n’est pas pour autant un texte figé : c’est un texte mouvant dont les richesses et les limites se manifestent de traduction en traduction.
En christianisme : toutes les versions bibliques du grand Israël (celui de la synagogue et celui des Églises apostoliques) ont part à l’inspiration. La Parole divine s’entend dans leur polyphonie.
Le christianisme n'est donc pas une religion du Livre, même si c'est une religion "avec livre".
Pour les chrétiens, les Écritures ont le statut d'aide-mémoire sacré, que l'on embrasse, que l'on encense, dans la liturgie, mais d'aide-mémoire seulement.
La Bible est tout sauf un livre qui s’impose de force, c’est un déclencheur d'interprétations presqu'à l'infini… un catalyseur d'intelligence pratique !
Ainsi, l'inspiration divine des Écritures passe non seulement par l'humanité de ses auteurs mais aussi par celle de ses traducteurs multiples puisque traduire c'est interpréter.
La question de la traduction des textes renvoie à la notion de tradition. Comment rester fidèle à un héritage tout en le faisant vivre de manière nouvelle à chaque époque ?
" Il ne faut pas s’enfermer dans ce que l’on a toujours fait. Aujourd’hui, la force des religions est de s’adapter au monde, tout en étant un lieu de permanence dans une société qui a besoin de points fixes. Il faut être dans l'adaptation et la permanence C’est le sens du mot halakha en hébreu qui veut dire à la fois la loi et la marche :pour nous, la règle est une loi en mouvement; elle nous protège de l'émotion du temps." Haïm Korsia, grand rabbin de France
La Croix, le 30 septembre 2015.
PRIXM 29 juillet 2018
1 commentaire:
Misère ! Il semble bien que malgré mes efforts acharnés la mise en page ait pris son indépendance. Tant pis, ce message de PRIXM est intéressant, je le publie quand même.
Union de prière avec tous et pour tous.
Chantal
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