Dans ce monde en mutation, en crise de sens, la vie spirituelle demande un apprentissage continu. La foi, vécue comme attention et ouverture au mystère, est un guide pour les aveugles que nous sommes. Deux dangers nous guettent sur la route du voyage intérieur: le dogmarisme et le sectarisme. Les religions peuvent freiner la découverte de ce chemin personnel, mais elles peuvent aussi être au service de la vie spirituelle. Au lieu de voir seulement les éléments négatifs de la religion, on peut se rappeler le mot de Camus à propos de la politique : « L’honnêteté consiste à juger une doctrine par ses sommets, non pas par ses sous-produits ».
L’avenir de l’humanité passe par une spiritualité en dialogue où la liberté de conscience est vitale, puisqu’elle favorise l’éveil spirituel. L’intégration de cette spiritualité se vit surtout par la méditation et la prière, qui sont des actes politiques essentiels, parce qu’ils permettent de rester ancrés dans la réalité en étant reliés à soi et aux autres. La méditation et la prière placent l’être humain et l’amour au centre, non le dieu argent et la frénésie de la technologie. « Voilà ce qui est le plus précieux dans une vie : être aimé et aimer ».
L'auteur est convaincu qu’en préservant les ingrédients fondamentaux de la vie spirituelle, l’être humain vivra son plein épanouissement. Il mentionne trois de ces ingrédients : l’attention silencieuse qui permet de discerner ce qui est juste, le sens du mystère qui ouvre à l’inexplicable présence, le dialogue pour écouter autre que soi afin d’éviter l’enfermement. Ces trois pratiques sont « les remèdes du sectarisme idéologique, qu’il soit religieux, philosophique, psychologique, politique, scientifique ».
« Chercher la substance des choses de manière ouverte, sereine, c’est vivre la vie de l’esprit. C’est être dans la vérité d’une démarche spirituelle. Sans s’évader de la condition humaine. Au contraire, en poursuivant ainsi notre chemin, nous serons mobilisés pour la défense de la vie de l’homme, de tout homme et de tout l’homme. Sans omettre son environnement naturel. Cela commence certes par la pratique de l’assise silencieuse et aussi en souriant à notre conjoint, à nos enfants, à nos collègues de travail, au SDF assis dans la rue, à celui qui nous indiffère croisé dans la cage d’escalier, dans le tram, tout comme en déposant des bouteilles usagées dans le bac à recyclage de notre quartier. La vie spirituelle est affaire de pratique. Elle ramène à l’essentiel, à l’intérieur de nous-mêmes en nous extirpant de l’inessentiel et de la superficialité ».
Il se peut que les non-chrétiens ne se sentent pas concernés par la foi de l’auteur, que les chrétiens soient moins interpelés par ses références aux sagesses orientales, que les athées et agnostiques soient indifférents à sa notion de Dieu. Mais qu’importe, l’amour du Christ le presse, tout en s'appropriant ce conseil de François de Sales : « Ne parle de Dieu que si l’on t’interroge, mais vis de telle façon qu’on t’interroge ».
William Clapier, Quelle spiritualité pour le XXIe siècle?
Extraits présentés par
jacquesgauthier.com 20 juillet 2018
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