Comment aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle, réentendre et laisser se déployer ce qui demeure au fond de l’homme ? Comment réhabiliter ce qui, en l’homme, rend l’homme plus humain ? C’est en allant au fond de soi que la personne peut se révéler pleinement à elle-même, pour mieux se changer, et ainsi changer le monde.
Au fil de sa vie, à travers ombres et désillusions, [William Clapier, auteur] évoque le Nom qu’il n’attendait pas, une sonorité silencieuse qui fonde sa foi et investit son cœur : Jésus-Christ, « vrai Dieu et vrai homme ». D’une expérience intuitive de l’amour à la transcendance de « l’au-delà ». Thérèse de Lisieux lui apprend la petite voie de l'abandon et les mains vides de l’enfance spirituelle : « Aller à Dieu, en Dieu, avec la simplicité d’un cœur d’enfant ». William Clapier affirme que la vie spirituelle est affaire de pratique, de découverte du trésor que nous sommes et qui est enfoui au fond de notre être. La réalisation spirituelle de chacun est de descendre dans ce fond sans fond, de tendre vers l’unité de tout l’être qui s’accomplit en Celui qui est tout. Il n’y a pas de méthode parfaite pour avancer au centre de soi-même, car chacun est son chemin. « Le bon usage d’une méthode spirituelle est d’aller au-delà de la méthode ». Il s’agit de libérer le cœur par l’œuvre de l’Esprit Saint, par l’assise de la méditation, dans le « silence du dedans ». L’auteur évoque tout au long de l’ouvrage cette technique, inspirée du yoga et du zen, qui a pour but « d’atteindre au calme du mental afin de libérer l’énergie spirituelle ». Rappelons ici que le but de l’oraison chrétienne, appelée aussi prière contemplative, n’est pas de ressentir un bien-être ou de faire le vide, mais de communier au Christ, de s’unir à Dieu dans la foi.
Il m’a semblé que l’auteur était plus critique de l’Église institution que des autres religions, non sans raison peut-être, car elle a souvent oublié la dimension contemplative et mystique de l’Évangile. À aucun endroit, il ne mentionne la liturgie de l’Église, les sacrements, surtout l’eucharistie, source et sommet de la prière chrétienne. Il note avec justesse que la chrétienté catholique des siècles précédents n’a pas favorisé le dialogue avec les autres religions, soulignant la révolution qu’a apporté le concile Vatican II en reconnaissant les valeurs des religions non chrétiennes. En ce sens, l'Église a toujours besoin de réformes pour ne pas s'assoupir, se refermer sur elle-même, afin qu'elle soit une Église en sortie, en revenant sans cesse à l'Évangile, « pour éviter l’enfermement », comme nous y invite le pape François.
William Clapier, Quelle spiritualité pour le XXIe siècle?
Extrait présenté par
jacquesgauthier.com 20 juillet 2018
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