18 août 2018

ÉVANGÉLISER, CE N’EST PAS CONVERTIR







«  Allez donc! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19) Depuis, obéissant à Jésus, toute l’Église s’est sentie appelée à partir en mission, à prêcher l’Évangile à temps et à contretemps et à... convertir. Ce qu’elle a fait durant des siècles, évangélisant les peuplades les plus reculées pour « sauver les âmes » et propager aussi la civilisation occidentale. Les missionnaires auront ainsi converti, à défaut parfois d’évangéliser. Car il y a une différence. « Malheur à moi si je n’évangélise pas », s’exclamait sain Paul, et non « Malheur à moi si je ne convertis pas ». Au milieu du XXe siècle, un changement de regard se fait percevoir, que le concile Vatican II prend au sérieux. Après le traumatisme des guerres mondiales et le mouvement de décolonisation, la mission universelle de l’Église est violemment dénoncée, même par des missionnaires. Avec la déclaration de Vatican II Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse, l’Église catholique refuse toute contrainte sur les consciences en matière religieuse. Le décret Ad Gentes (1965) sur l’activité missionnaire parle du Christ comme de quelqu‘un qui entre en conversation. On ne convertit plus, on partage une expérience.

Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de croire.com
Extrait du cahier théologique La Conversion
« La mission de l’Église est-elle de convertir ? »

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