« Comme un petit enfant dans les bras de sa mère « |
L’abandon est un simple délaissement dans les bras de Dieu, comme celui d’un petit enfant dans les bras de sa mère. L’abandon parfait va jusqu’à abandonner l’abandon même. On s’abandonne sans savoir qu’on est abandonné; si on le savait, on ne le serait plus; car y a-t-il plus puissant soutien qu’un abandon connu et possédé? L’abandon se réduit non à faire de grandes choses qu’on puisse se dire à soi-même, mais à souffrir sa faiblesse et son infirmité, à laisser faire. Il est paisible, car il n’y aurait point de sincère abandon si on était encore inquiet pour ne pas laisser échapper et pour reprendre les choses abandonnées. Ainsi, l’abandon est la source de la vraie paix; et, sans la paix, l’abandon est très imparfait. Si vous demandez une ressource dans l’abandon, vous demandez de mourir sans perdre la vie. Tout est à recommencer. Rien ne prépare à s’abandonner jusqu’au bout, que l’abandon actuel en chaque moment. Préparer et abandonner sont deux choses qui s’entre-détruisent. L’abandon n’est abandon qu’en ne préparant rien. Il faut tout abandonner à Dieu, jusqu’à l’abandon même.
Fénelon (1651-1715), théologien, homme d’Église
Extrait des Oeuvres Complètes
famillechretienne.fr juillet 2018
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