4 mai 2018

SAGE-FEMME À AUSCHWITZ



Stanislawa Leszczynska, sanktuarium swietoscizycia.pl


Peu connue du grand public, la bienheureuse Stanislawa Leszczynska est une sage-femme polonaise qui a fait accoucher près de 3000 bébés dans le camp d’Auschwitz. Aleteia vous propose de découvrir le récit bouleversant de cette résistante qui, portée par sa foi, a tenté de sauver des nouveaux-nés au risque de sa vie.
Au moment de son arrestation, Stanislawa a juste le temps de dissimuler dans un tube de dentifrice un document administratif en allemand qui prouve qu’elle est sage-femme. Malgré le risque immense qu’elle encourt, elle parvient à rencontrer le Dr Joseph Mengele, surnommé « l’Ange de la Mort ». Sa réputation est effrayante : c’est lui qui est chargé de sélectionner les prisonniers destinés à la chambre à gaz. La sage-femme lui propose d’assister les femmes qui doivent accoucher. Elle le regarde dans les yeux et le fixe longuement sans rien dire. Du coup, il baisse la tête. Pendant un instant, il donne l’impression d’être un humain lui aussi. Il accepte. Les gens comprennent alors que la sage-femme exerce une certaine autorité sur lui.
(...) Malgré ces conditions épouvantables, tous les enfants naissent vivants, beaux et joufflus. La nature s’oppose à la haine. Elle se bat pour défendre ses droits avec obstination. Elle déborde de vitalité.
Les prisonniers appellent Stanislawa Leszczynska « Maman » ou « l’Ange de bonté ». Elizabeth Solomon, l’une des mères d’Auschwitz, parle dans un poème de cette « sage-femme polonaise qui a permis aux siècles futurs de ne pas oublier qu’au milieu de la mort, de la misère et de la saleté, Jésus et Marie en uniformes rayés étaient présents. »
Immédiatement après chaque naissance, Stanislawa baptise chaque enfant avec de l’eau. Si elle ne sait pas quoi faire de plus, elle chante. Elle aime la musique. Son fils se rappelle : « À la maison, chez elle (…) il y avait toujours de la musique, des chants, des plaisanteries, des baisers, des échanges de regard, des fleurs. Un petit paradis.»
La sage-femme raconte dans son journal : « J’aime et j’apprécie mon travail parce que j’aime les petits enfants. C’est peut-être pourquoi j’ai tant de patients. Il m’arrive de travailler trois jours de suite sans dormir ».
Stanislawa est très croyante. Elle prie le matin, le soir, avant les repas et avant de travailler. Elle s’adresse le plus souvent à Marie. Après chaque naissance, elle fait toujours un petit signe de croix sur la mère et sur le nouveau-né.
(...)  Son fils n’hésite pas à évoquer l’héroïsme de sa mère : « Il y avait une force morale incroyable en elle. Elle était à la fois douce et forte. Je ne l’ai jamais vue désespérée. Elle touchait le cœur de tous avec des mots simples. Après sa mort, une femme est venue me dire que ma mère l’avait aidé à accoucher. Cela avait duré deux jours et deux nuits. Elle se souvenait que ma mère l’avait coiffée pendant des heures, elle lui tissait de longues tresses et lui parlait, pour alléger ses souffrances. »
Stanisława Leszczynska reste attachée au camp jusqu’à sa libération le 26 janvier 1945. Elle rentre ensuite à Łódź. meurt le 11 mars 1974. Son procès de béatification a été entamé en 1992.

Dominika Cicha et Marzena Wilkanowicz-Devoud, journalistes
Extraits de l‘article “ Stanislawa Leszczynska, la sage-femme d’Auschwitz „
fr.aleteia.org

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