2 avril 2018

L‘ESPÉRANCE DE NOTRE RÉSURRECTION





L’homme sait qu’il va mourir et il vit son existence comme une contradiction tragique entre son destin inéluctable et son désir de vivre de manière absolue. Dans cette situation où se récapitulent toutes les limites et les contradictions de sa condition, il ressent un besoin radical de salut que l’on peut définir ainsi : être sauvé, c’est vivre, vivre tout entier, vivre absolument, vivre heureux dans l’amour, vivre toujours dans une réconciliation définitive avec soi-même, avec les autres, avec l’univers et avec Dieu. La parenté du terme de salut avec celui de santé traduit bien cette donnée. On dit d’un homme revenu d’une maladie dont le risque est mortel qu’il est sauvé, c’est-à-dire que l’avenir de sa vie est redevenu ouvert. Dans son authenticité, ce désir est celui d’une libération des limites mortelles de notre condition, mais non d’une évasion de notre être concret, puisque l’homme désire que ce qu’il a reçu, vécu et fait de positif garde valeur de réalité définitive. On peut donc dire que tout homme est habité par une espérance de sa propre résurrection, présente au fond de lui-même de manière incoercible. C’est elle qui nous permet de comprendre la résurrection de Jésus et d’y adhérer par la foi, puisque nous n’avons à notre disposition aucune expérience comparable. Il n’y a en effet pas de foi sans espérance, comme il n’y a pas d’espérance sans un minimum de foi. 

Bernard Sesboüé, s.j., Jésuite
MAGNIFICAT Pâques 2018

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