1 mars 2018

ÊTRE SERVITEUR

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Dans la Bible, la figure du serviteur est énigmatique et belle, tantôt rejetée tantôt réconfortante. Il faut lire et relire le Livre d'Isaïe (chapitres 42, 49 et 53), pour approcher la figure du serviteur. Les Pères de l'Eglise et les premiers chrétiens y ont vu la figure du Christ lui-même. 
Le service et la miséricorde, deux mots qui vont bien ensemble et qui s'enrichissent l'un l'autre. La miséricorde est une vertu, un don, une grâce, une posture qui fait du service non pas un savoir-faire mais un savoir-être. Sans la miséricorde, le service serait une station-service, une prestation.  
Etre serviteur, cela n'a rien d'un grade ni d'un titre. Au contraire, dans cette figure profondément évangélique, il y a quelque chose de l'ordre du dépouillement. "Quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé" (Lc, 14, 11). Souvent on croit que c'est lorsque l'on est utile que l'on a du prix. "Le Christ est encore plus serviteur quand il est crucifié, quand il ne peut plus rien faire, quand il entre en communion avec tous ceux qui se sentent inutiles.
Ce qui s'oppose à la misère sociale ce n'est pas l'insertion mais la communion avec tous ceux qui ont le sentiment d'être fragiles ou de ne servir à rien. Etre serviteur, c'est un itinéraire de vie, un acte de foi. Dans ces situations où on a l'impression de ne compter pour rien, on découvre le goût des autres et le goût de Dieu. Et que l'on est habité soi-même par "le" Serviteur.

Gilles Rebêche, diacre
„Spiritualité du serviteur“
seraphim-marc-elie.fr

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