12 janvier 2018

« VOUS VERREZ LE CIEL OUVERT »


By Francine, Le Tholonet (13)

Psaume 22


Il est des hommes, des communautés aussi, gourous en tout genre qui se disent être la voie, la vraie. Il est des hommes qui prétendent qu’il faut venir à eux sans réserve et sans condition. Qui retiennent vers eux. Pour eux. Qui se prennent pour le tout, l’absolu. Ces hommes-là, ces groupes-là tuent la liberté, la conscience critique. Ils font taire la petite musique qui en soi murmure qu’il faut fuir, prendre ses jambes à son cou et ne plus se retourner. Mais Jésus alors ? Ne dit-il pas : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ? » 
Oui, mais toute la différence est justement là : car ce n’est pas vers lui qu’il mène, mais vers le Père. Ce n’est pas pour lui qu’il est la vérité, mais pour que les humains que nous sommes puissent connaître et chercher encore, avec leur intelligence et leur rationalité autant qu’avec leur cœur et leur sensibilité.
Contrairement à tous gourous et autres voleurs de la générosité et de la foi sincère, qui retiennent pour eux sous prétexte de servir Dieu, Jésus, lui, dilate le cœur et l’âme afin qu’ils avancent librement dans l’existence. Plus même, il affirme que nous ferons des œuvres plus grandes encore que les siennes. 
Aucun gourou ne laisse son disciple aller au-delà de lui-même. Jésus si, car il ne compare pas. Il offre tout de lui-même et ne prend rien. Il donne. Redonne. Voilà « l’œuvre plus grande », la vie, notre existence, habitée de son esprit et à notre tour donnée et redonnée au monde afin qu’il vive. 

Sœur Véronique Margron, dominicaine
Extrait de la méditation « Le chemin, la vérité, la vie « Jn 14,6-14
marche.retraitedanslaville.org, 10/01/2018

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"Suis-moi". Et Philippe a suivi Jésus. (Jn 14, 6) "Vous verrez". Et Philippe a vu Jésus nourrir la foule qui venait à lui. Il l’a vu guérir, ramener les morts à la vie. Il a partagé sa vie. Et il n’a pas compris ce que ses yeux ont vu. Pas vu, réellement. Le Fils et le Père sont un. Indissociables. Comme est indissociable 
toute action de l’homme ancrée en Dieu, de Dieu qui habite en lui. 
"Tu fais ta demeure en nous, Seigneur," scandait le chant qui a accompagné tout notre Avent. La rencontre est échange, communion, "vous demanderez", "je le ferai". Nous, pauvres bicoques bringuebalantes, aux fenêtres aveugles mais aux mains qui se tendent, aux cœurs qui attendent, qui crient, qui supplient. Aux cœurs qui, malgré tout, plus fort que tout, espèrent.

Philippe n’a pas vu. Voyons-nous toujours ce que fait Jésus dans nos vies ? Le voyons-nous tout de suite ? Je ne le crois pas. Il m’a fallu plus de trente ans pour voir la grâce qui me fut un jour faite, la grâce d’un chemin qui menait à Lui. Pour commencer de le voir, à dire vrai, seulement. La richesse du chemin se dévoile en le parcourant, en marchant avec Celui qui l’ouvre, Celui qui l’offre, et s’offre, Lui qui est ce chemin. Alors, ce matin, me vient cette prière. Apprends-moi, Seigneur, je t'en prie, à te voir dans ma vie.

Par Audrey 12 janvier 2017
Extrait de commentaire sur la méditation « Le chemin, la vérité, la vie « Jn 14,6-14
marche.retraitedanslaville.org, 10/01/2018


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