26 janvier 2018

« TENDEZ ENCORE L’AUTRE JOUE »



By Arcaba, peintre d'art sacré

« Si on vous gifle sur la joue droite, tendez encore la joue gauche. » Comment comprendre ces paroles déroutantes ?
Le propre de l’amour complet, c’est d’aimer l’autre tel qu’il est, qu’on le trouve sympathique ou non. (...) Aimer ne veut pas dire « trouver sympathique », aimer autrui, dans l’Evangile, c’est essayer de le faire grandir. (...) L’amour de Dieu n’est pas un amour câlin, c’est un amour paternel, l’ambition paternelle étant de voir son enfant grandir et devenir adulte. Ce que Dieu veut pour nous est que nous puissions croître et accéder à la totalité de notre personnalité. C’est ce que dit Jésus quand il nous demande d’aimer nos ennemis : essayez de dépasser votre réaction première de haine et de violence, prenez les choses autrement, essayez de le faire grandir dans cette situation. (...) 
Jésus dit : « Priez pour ceux qui vous persécutent. » Cela se joue aussi dans le combat de la prière. Car même si on n’arrive pas à garder de la compassion pour ceux qui nous font du mal, on peut toujours prier pour eux. On peut croire que le travail de la prière peut nous aider à changer notre regard sur eux. Le vrai combat que nous sommes appelés à mener, c’est de vivre l’Evangile, c’est-à-dire de faire des choses que je n’aurais pas faites sans l’Evangile. 
Le verset « Tends aussi la joue gauche «  est parfois traduit par «  Tends l’autre joue ». Certaines interprétations disent que le mot important dans cette phrase, c’est le mot « autre », et qu’elle signifie chercher une autre réponse à la violence. Notre réaction première est de répondre à la violence par la violence. Notre vocation est d’essayer de trouver d’autre réponses que la violence. C’est le combat, ou encore le travail, de la prière.
Le travail de la spiritualité, au sens large du terme, c’est de faire en sorte progressivement que l’Evangile ne soit pas simplement une idée sympathique qui traverse nos manières de penser, mais qu’il vienne habiter nos profondeurs, nos réactions, notre façon d’être, de voir et de nous comporter avec la totalité de notre environnement, nos amis comme nos ennemis. (...) La foi n’est pas que de l’ordre de la croyance ou de l’espérance, elle est aussi une bonne nouvelle qui s’adresse à la totalité de notre personne, avec nos sentiments, nos haines, nos amours, nos réactions de tous les jours. Le travail de la prière et de la spiritualité, c’est d’habiter de plus en plus cette compréhension de la foi.
Je ne suis un héros de la foi, mais un homme d’espérance, qui croit que si Jésus nous le demande, c’est que nous en sommes capables, parce que Jésus croit que nous en sommes capables. Et que le travail de notre imprégnation dans l’Evangile permet d’arriver progressivement 
à répondre à cette parole que Dieu dépose à nos pieds.  

Antoine Nouis, pasteur de l’Eglise réformée de France
Extrait de l'émission "Mille questions à la foi" sur Radio Notre-Dame
croire.com

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« Tout ce qui est de Dieu dans l’Eglise mûrit dans le feu des épreuves ! »
Mgr Robin, ancien archevêque d’Aix-Arles

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