30 janvier 2018

PÉCHER PAR OMISSION






Le péché par omission, c’est: « Être en mesure de faire le bien, et ne pas le faire » (Jc 4, 17). 
Le péché par omission, c’est de ne rien faire, de ne pas avoir mis volontairement en oeuvre une action, une parole, une attitude, tout simplement par paresse ou lâcheté. Mais c’est aussi, rester muet devant l’injustice ou quand on n’ose pas dire sa foi, ne pas prendre la parole pour éviter un conflit. 
Le péché par omission, c’est donc « oublier » d’être bon et parfois aussi courageux. Ce genre d’omissions, n’en faisons nous pas couramment ? On « oublie » de rendre grâce, de reconnaître un don de Dieu, mais aussi d’entretenir une amitié, au risque de la voir s’éteindre ; on « oublie » de parler à son conjoint, à ses enfants, alors qu’il y a urgence à rétablir le dialogue ; on « oublie » de prendre des nouvelles d’un proche malade, âgé, au risque encore de l’affadissement de la relation et de l’éloignement.
Bien sûr, ce sont là parfois des omissions légères. Mais certaines peuvent entraîner de graves conséquences : on laisse un proche sombrer dans la dépendance, dans la dépression, sans oser rien dire ou faire, ne serait-ce qu’avertir un médecin ou quelqu’un de plus efficace que soi-même.
Nous péchons aussi par omission quand nous n’osons pas dire à un proche qu’il agit mal et se détruit, alors que l’Évangile est très clair : « Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. » (Mt 18, 14)
C’est ainsi que le péché par paresse, qui consiste effectivement à laisser s’endormir la vie et les choses, est un péché qui, à long terme, est meurtrier. On laisse courir les événements, sachant très bien que nous aurions pu intervenir pour éviter une dispute ou ne pas laisser s’installer une situation de détresse.
Et ce manque de réaction peut être lourd de conséquences : « Ah, si j’avais su… Ah, j’aurais dû faire quelque chose… » Combien de fois n’avons-nous pas pensé cela avec, en fond d’écran, toutes nos bonnes excuses ? « J’étais malade et tu ne m’as pas visité, j’étais pauvre et tu ne m’as pas aidé, j’étais nu et tu ne m’as pas vêtu. » Jésus ne nous fait-il pas là une description parfaite du péché par omission ? Et ce dernier ne nous est-il pas présenté dans l’Évangile comme un péché grave, une rupture dans la relation à Dieu ?
Le péché par omission blesse profondément ceux qui nous entourent, donc il blesse aussi Dieu. 

Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de « croire »
Extraits de « Pécher par omission »

croir.la-croix.com 25/01/2018

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