UN COEUR-À-COEUR AVEC DIEU

By Elanor Flamel

La prière, ce n'est pas "faire de la prière". On s'adresse trop souvent à Dieu comme s'il n'entendait pas et l'on répète inlassablement la même chose depuis des centaines d'années. Il faut sortir de l'idolâtrie religieuse: si je prie, c'est que je parle à Dieu, à une personne, et non pas à une statue ou à une image. Et cette personne, si elle est toute-puissante et parfaite, a des oreilles pour entendre, des yeux pour voir, une bouche pour parler et un coeur pour aimer. La prière peut certes passer par la récitation, la méditation de textes ou le chapelet, elle peut même être un effort mental au début. Mais elle doit forcément aboutir à ce coeur-à-coeur avec le Père. Jésus et Marie vous conduiront en effet immencablement vers le Père.

La prière qui est relation contient ces deux phases essentielles: lui parler et l'écouter. Faites silence, faites taire toutes ces voix et agitations en vous, et écoutez. C'est tout l'exercice de la prière qui est le Shema Israël, "Écoute, Israël". Le Seigneur nous parle, il n'est pas muet ! Dans cet aller-retour incessant entre l'extérieur et l'intérieur, si vous parvenez à faire silence en vous, ne serait-ce que quelques instants, c'est tout gagné.

Le plus dur dans notre vie spirituelle n'est pas de prier ou de faire des choses, mais de recevoir gratuitement l'amour du Père. Si l'on regarde ses manquements et mérites, nous pensons vite que nous ne méritons pas d'être sauvés. Alors, soit nous nous détournons de Lui, découragés, soit nous tombons dans le volontarisme religieux janséniste en faisant des tas d'efforts et de sacrifices pour mériter d'être aimés. Or, nous sommes déjà sauvés et il n'y a rien à faire si ce n'est d'accueillir cette oeuvre de salut, à l'exemple de la petite Thérèse. Le seul et unique but de notre vie est de rejoindre le coeur du Père, déjà ici-bas.

Nathanaël Gay, fondateur du Village des cabossés de la vie - Saint-Joseph, en Bretagne
Cahier spirituel de La Vie, 24/08/2017