16 septembre 2017

J'AI ÉTÉ SÉDUIT, J'AI DIT OUI.





« La belle-mère de Simon était couchée ; elle avait de la fièvre. » (Mc 1,30) Puisse le Christ venir dans notre maison, entrer et guérir d'une seule parole la fièvre de nos péchés. Chacun d'entre nous est pris de fièvre. Chaque fois que nous nous mettons en colère, nous avons de la fièvre ; tous nos défauts sont autant d'accès de fièvre. Demandons aux apôtres de prier Jésus afin qu'il vienne auprès de nous et qu'il nous prenne la main ; car dès qu'il aura touché notre main, la fièvre disparaîtra. C'est lui le vrai, le grand médecin, le premier de tous les médecins. Moïse est un médecin, Isaïe et tous les saints sont des médecins ; mais Jésus, lui, est le premier de tous les médecins. Il sait parfaitement prendre le pouls et sonder les secrets des maladies. Il ne touche ni l'oreille, ni le front, ni aucune autre partie du corps, mais il prend la main… c'est-à-dire les œuvres mauvaises. Il guérit d'abord les œuvres, puis la fièvre disparaît.

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l'Église
Une communauté de prière animée par le magazine Prier.
hozana.org

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Qu’est-ce qu’une personne normalement douée de logique peut penser de la formule : « Qui perd sa vie à cause de moi la gagnera ? »
… Qu’elle n’a aucun sens.
Il en est de même de la Résurrection et des miracles, qui dépassent toute possibilité scientifique ; de l’eucharistie, du baptême, enfin de presque tout le message de Jésus. Il est si plein de paradoxes que notre raison, à moins que l’habitude ne l’ait engourdie, proteste. Je ne voudrais pas vous heurter, mais enfin posons franchement la question : comment s’étonner, avec un message pareil, que tant d’entre nous aient du mal à croire ? (...)
La foi est en partie un choix de raison. Elle procède en partie d’une conviction rationnelle, d’idées claires, raisonnables et bien articulées. Mais pas entièrement.
La foi est aussi un choix du coeur, et les choix du coeur, nous le savons bien, ne sont pas entièrement des choix de raison. (...) Ce qui nous pousse à croire est souvent moins un raisonnement qu’un sentiment. L’amour pour des parents qui étaient eux-mêmes des croyants ; l’amitié pour cette personne qui nous a entraîné dans une église ; le souvenir d’une enfance heureuse au patronage ou parmi les enfants de choeur ; la beauté d’un sanctuaire ou d’une musique sacrée ; un sursaut d’espoir ou de confiance ; tout ce que nous ressentons et que nous serions bien incapables d’expliquer.
La foi nous prend au coeur. L’Écriture dit même « aux entrailles », à l’estomac. Le Seigneur, souvent, ne discute pas avec nous. Il nous prend au coeur. Et ne nous lâche plus.
Si l’on oublie l’une de ces deux sources de la foi, frères et soeurs, on ne va nulle part. Le coeur sans la raison n’est qu’une déraison ; et la raison sans le coeur n’a jamais convaincu personne.
Personne. La raison ne convainc personne. Notre époque croit que oui, mais c’est une erreur. Vous pouvez vous épuiser en arguments rationnels, vous pouvez déplier tous les paradoxes, vous ne convaincrez pas. (...) La meilleure raison de croire que vous aurez jamais à donner sera celle-ci : j’ai été séduit. J’ai éprouvé des doutes, légers ou graves. Je me suis posé, je me pose encore des questions. Ma raison n’est pas éteinte, loin de là. Mais j’ai été séduit. Et j’ai dit oui.

Extrait de l’homélie de Frère Yves COMBEAU, dominicain
lejourduseigneur.com 03/09/2017



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