13 septembre 2017

LE RESPECT FACE AUX NON-CROYANTS


Pour le souverain pontife, les chrétiens ne doivent pas oublier les non-croyants, qui « font partie de la réalité. » Pour lui, la solution ne réside pas dans le prosélytisme, car la foi est « un don de Dieu ». La solution est donc de partir de « l’expérience humaine » et de « parler de choses communes en écoutant l’autre avec respect ». Il préfère cette notion à celle de tolérance, dont il rappelle l’étymologie : tolerare en latin, c’est « supporter ». La tolérance consiste alors à « permettre quelque chose qui ne devrait pas exister », quand le respect oblige à l’amour de l’autre et à l’égalité entre les hommes.
Le respect de l’autre est indissociable de la miséricorde, dont il rappelle que « c’est un des noms de Dieu ». Ce « voyage qui va du cœur à la main » distingue le christianisme des autres religions. Pour le Pape, « si moi, en tant qu’individu, je n’accepte pas que Dieu soit miséricordieux, je ne suis pas croyant, le cœur doit être touché par la compassion, par la misère humaine, par n’importe quelle misère ». Cette forme de compassion doit alors s’incarner dans des actions concrètes, comme « rendre visite à des malades, aller en prison, faire sentir au prisonnier qu’il peut y avoir l’espoir de la réinsertion. L’Église prêche d’avantage avec les mains qu’avec les mots. » L’ humilité est nécessaire pour bâtir des relations humaines, qui exigent l’égalité entre les hommes.
Derrière cette volonté du pape de voir la miséricorde se traduire en action, il y a le désir que « l’Église témoigne davantage. C’est quand il y a émerveillement qu’il y a témoignage car le christianisme est une rencontre avec une personne, Jésus-Christ, et c’est donc l’expérience de la stupéfaction, de l’émerveillement d’avoir rencontré Dieu », à travers son fils. L’autre conséquence de cette rencontre est la morale. Si « l’Église n’est pas une morale », cette dernière est bien la traduction de la foi ou d’un idéal pour les non-croyants. Mais la morale du Pape n’est pas « moraliste », elle ne s’impose pas aux autres. Elle se vit personnellement à travers une éthique tournée vers autrui, notamment les pauvres et les exclus.

Kevin Boucaud-Victoire 08/09/2017
« Ce que contient le livre d’entretiens du pape François et dont personne ne parle. »
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