8 août 2017

LA NATURE: CHEMIN DE PRIÈRE


"La grâce d'une rose pour rendre grâce"  Elanor Flamel


La nature peut être un véritable chemin de prière. Elle s’étale sous nos yeux comme une écriture à déchiffrer. Dieu nous la donne pour nous refaire, nous reposer, nous guérir, que nous soyons en vacances ou non.
La nature nous incite à revenir à notre cœur et nous apprend à y séjourner comme dans une maison amie. Dieu y a laissé les traces de sa beauté pour nous attirer en lui.
(...) D’abord, marchez lentement et regardez. Dieu éclate tellement dans toute sa création, note Péguy, que pour ne pas le voir et le louer, il faut être bien aveugle. (...) 
Ensuite, asseyez-vous… Vous êtes seul avec la nature qui vous entoure : la végétation, les animaux, le ciel… Respirez les différents parfums. Écoutez. Fermez les yeux. Discernez les sons : « Le vent qui sifflait, et le chant mélodieux des oiseaux dans l’épaisse ramure, le bruit rythmé des eaux puissantes » (Sg 17, 18).
Concentrez-vous sur un son. Priez avec ce son. Descendez avec lui dans le lieu secret du cœur. Répétez intérieurement un mot que vous aimez et qui vous aide à vous recueillir. (...) Les distractions sont au rendez-vous, c’est normal, priez avec elles. Concentrez-vous de nouveau sur un son de la nature. Respirez doucement. Entendez palpiter la création au rythme des battements de votre cœur. Un vide s’installe progressivement pour laisser place au silence de l’oraison. Vous vous laissez aimer par ce Dieu présent dans la nature et dans votre cœur. Vous pouvez lui parler et le louer en toute simplicité. 
En priant ainsi dans la nature, en prenant un bain de silence, vous rencontrez Dieu dans sa double demeure : la nature et vous-même. Vous êtes son enfant bien-aimé, il vous regarde et il veut que vous vous émerveilliez de ce que vous êtes et de ses œuvres : « Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.. (Ps 138, 14).
La prière dans la nature épouse le silence quand le cœur n'a plus de mots. C'est le chemin qui mène à l'intérieur de soi, là où nous nous laissons aimer par Dieu, même si nous ne ressentons pas sa présence. On peut se sentir lourd et vide dans la prière, mais c'est justement dans cette pauvreté du cœur que Dieu nous transforme. Nous n’avons qu’à être là, ouverts à l'inattendu, offerts à Dieu qui passe incognito. Tel un morceau de marbre anguleux, l'Esprit Saint sculpte en nous le bel être que nous sommes appelés à devenir.
Dieu nous cherche beaucoup plus que nous ne le cherchons. Il nous trouve beaucoup plus que nous ne le trouvons. À l’ère du numérique, nous sommes invités à reprendre le chemin de la nature pour retrouver nos racines, nous émerveiller, sortir de nous-mêmes, rencontrer Dieu qui marche avec nous.

Jacques Gauthier, théologien canadien
École de prière (58) Prier dans la nature 01/08/2017

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Il ne manque pas de pierres, sur ma route. Ces croix dressées au bord des chemins que j'aime arpenter, ces pierres que des mains ont dressées, que d'autres ont sculptées à la gloire de Dieu, églises romanes, humbles chapelles, qui disent la foi inscrite dans le quotidien de ceux qui, bien avant nous, ont foulé, travaillé cette terre. 
Il ne manque pas de chênes, de ces arbres qui ont traversé le temps, dont la majesté, ou la chair rongée par les ans, dit l'enracinement, l'élévation, et la vie, toujours, plus forte que tout. Il ne manque pas de fleurs, de feuilles, vibrant dans l'air chaud de l'été, l'embrasement de l'automne, sorties de terre comme on sort de l'hiver, comme on sort du tombeau, à la Pâque de la vie.
De ces ciels éclatants, de ces paysages qui font ouvrir les bras, comme pour mieux faire un avec eux, quand montent en soi ces "merci, Seigneur!", cris du cœur. Tous ces signes qui nous lient à ces hommes, ces femmes du passé, à ceux avec qui, aujourd'hui, nous les partageons. Qui nous disent un, tous, en Dieu.
Et puis il est de ces signes que nul ne peut voir. De ces signes qui n'appartiennent qu'à chacun sur son chemin, unique, avec Dieu. Qui nous envoient (...) "chacun dans la part de territoire qui était son héritage", ce coin de terre à habiter, ma propre chair. A habiter avec Dieu, y recevoir sa vie comme la terre absorbe la pluie, pour qu'elle se donne et nourrisse, pour qu'elle fructifie.

Méditation par Audrey, internaute
„Un signe sur ma route

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