14 juillet 2017

LE LANGAGE DE LA CRÉATION


Image jacquesgauthier.com

« Le mystique fait l’expérience de la connexion intime qui existe entre Dieu et tous les êtres, et ainsi “il sent que Dieu est toutes les choses”. S’il admire la grandeur d’une montagne, il ne peut pas la séparer de Dieu, et il perçoit que cette admiration intérieure qu’il vit doit reposer dans le Seigneur. » (Laudato si’, n. 234).
La création, si diversifiée dans ses œuvres, évoque l’image du Créateur, même si elle n’est qu’un pâle reflet de sa beauté. Nous entendons sa voix dans le chant des oiseaux, le murmure du vent, le balancement des arbres, le mugissement de l’eau. Entendez-vous l’hymne immémorial du cosmos en écho à l’Hymne éternel ?
(...) Ce langage expressif de la création et de la nouvelle création, on l’entend au-delà de ce que nous pourrions en dire. Sa voix traverse le cosmos, tel un prodigieux prédicateur de la Parole. Jean-Paul II, grand ami de la nature, évoquait ce livre de la création en commentant le psaume 18 : « La création constitue comme une première révélation qui a un langage éloquent: elle est comme un livre sacré dont les lettres sont représentées par la multitude des créatures présentes dans l'univers » (30 janvier 2002).
Ce livre universel du monde déborde d'un appel de Dieu. Seul celui qui écoute peut entendre cet appel. O éloquence du silence! Car même si aucun mot n’est prononcé, c’est le nom de Dieu que toute la création nous invite à chanter. C’est une pédagogue hors pair qui éveille au recueillement et à la présence de Dieu.

Jacques Gauthier, théologien canadien, écrivain
Extrait de „ Prier avec la création „ 
jacquesgauthier.com 04/07/2017

*****

Qui donne le droit d'exister à l'autre ? La rivière qui érode, patiemment, les socles minéraux les plus durs ? Ou le rocher qui, de paroi en creux, offre un lit inattendu au capricieux cours d'eau ? Peu importe.
La contemplation d'une rivière sauvage est l'un des spectacles les plus apaisants de ce monde. Méditation vivante sur le temps qui passe. Émerveillement toujours renouvelé devant la vie qui jaillit. Du Cédron au Jourdain, en passant par le Yabboq et bien d'autres, la littérature biblique a, elle aussi, préservé le souvenir de ces cours d'eau que l'on traverse pour entrer sur de nouvelles terres promises.
À bien y penser, chacun de nous a aussi gardé le souvenir d'une rivière, croisée dans l'innocence de l'enfance ou les découvertes de l'adolescence. Entre les mousses au vert tendre et le mordoré des feuilles alignées sur la pierre grise, chaque rivière préserve des coins de ciel dans les sous-bois les plus sombres.

Extrait de Pèlerin 
croirelib’ 07/07/217

Aucun commentaire: