17 juin 2017

LE CIEL, UN AU-DELÀ MAIS AUSSI DÉJÀ LÀ

Doit-on réserver le ciel comme le siège de Dieu et la terre comme le lieu de l'homme ?

By Elanor Flamel
Quand la Bible me parle du ciel, quand je prie le Notre-Père, j'inclus dans ma foi une part d'imaginaire. La foi ne m'empêche pas d'imaginer et de voir la vie autrement, de la penser autrement. Je peux le dire de moi-même, et aussi parce que le Christ m'invite à voir le monde autrement que ne le voudrait l'esprit de ce monde. Cette part de rêve et d'imaginaire participe aussi de la foi, elle m'ouvre à une autre réalité qui marque déjà ma vie présente. Il ne s'agit pas d'une fuite: je lève la tête, je lève les yeux vers une autre réalité qu'il m'est demandé de contempler.
(...) Le ciel n'est jamais déconnecté de la réalité terrestre. Et le règne que nous appelons de nos voeux dans le Notre-Père est "sur la terre comme au ciel". C'est une manière de dire que le règne n'est pas de l'ordre d'un au-delà, mais d'un déjà là, comme le proclame le Christ.
La Parole du Christ nous invite à décrypter dans ce monde tout ce qui est de l'ordre du travail de l'Esprit -Saint, du travail de Dieu pour enfanter un monde nouveau. Renvoyer à demain l'amélioration du monde n'est pas ce que le Christ demande. (...)

Caritas France
Nous avons la capacité d'offrir une part de ciel à ce temps et à ce monde: offrir un peu d'amour, croire en la dignité de l'homme, croire que l'homme, malgré tout est bon, et qu'il y ade la bonté en tout homme. Quand vous rencontrez des personnes malades, des prisonniers, des esseulés, vous rencontrez un monde de ténèbres et de souffrance. En me rendant proche de ces personnes, c'est le sacrement du frère qui se vit, c'est Dieu  à l'oeuvre dans ce monde, c'est un bout de ciel qui leur est offert. "Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait." Il n'y a rien de plus concret que la vie morale en Christ, rien de plus concret que de donner un verre d'eau à quelqu'un qui a soif. Cette évidence évangélique absolue s'incarne dans les gestes les plus quotidiens. Rendre le ciel possible, c'est rendre l'homme possible. (...) Le ciel de Dieu n'est pas un mondre étranger, effrayant, angoissant de science fiction. Quand une main relève quelqu'un qui est à terre, ce n'est pas effrayant ! C'est l'engagement qui fait peur. Les apôtres ont eu peur quand ils ont vu Jésus s'élever dans le ciel, mais que leur a dit l'ange ? "Baissez la tête et retournez auprès de vos frères sur terre, c'est là qu'il est, c'est là qu'il revient. Il vous attend en Galilée. " 
Il faut lever la tête pour voir le ciel, mais ensuite il faut revenir à ras de terre, et c'est peut-être là que se trouve le véritable ciel.

P. Sylvain Gasser, assomptionniste
extrait de la méditation "Qu'est-ce que le ciel ?"
croirelib' juin 2017

Aucun commentaire: