14 juin 2017

" ABRAHAM, IL FAUT PARTIR"


"Vous verrez le ciel ouvert"  Image by Elanor Flamel


Va, quitte, sors, pour devenir un vivant et un croyant. 
Ce pays vers lequel est parti Abram est lié, depuis la 1ère parole que lui y adresse Dieu, à ce qui fait mal. Cette descendance qui lui sera donnée, et dont le manque est sa souffrance. Ce pays, marqué par la malédiction, l'esclavage, celle de Canaan, condamné à être esclave de ses frères, est le lieu où va se déployer la bénédiction de Dieu, où, avec Dieu, Abram va se libérer de ses fers. Sa "terre de servitude intérieure", c'est dans cette intimité avec Dieu, en regardant avec Lui ce qui lui fait si mal, qu'elle deviendra terre de sa liberté véritable. Sortir de cette "non-vie" où le retient sa douleur, où nous retient notre douleur, c'est s'avancer dans ce pays, l'envisager avec Dieu, le lui offrir. Ne devient-elle pas Sienne, cette terre, à chaque fois qu'Abram lui y bâtit un autel? Marquée concrètement par sa présence, sa Vie, par la promesse qui porte Abram en avant de vie donnée où elle lui paraît pourtant impossible. Pas vers Dieu, pas avec Dieu, à chaque fois. 
Mais peut-être ce voyage a-t-il commencé bien avant qu'Abram entende la voix de Dieu. Ce manque auquel s'ouvrir rend possible un avenir inédit, n'était-il pas là, en Abram, depuis toujours? De manière diffuse, sans qu'il puisse le nommer, mais qui gardait son cœur en alerte, ouvert, son cœur où un jour est entré la Parole. Et ce manque alors de faire sens, ce manque qu'il ne pouvait définir, nommer, a maintenant un nom, qu'il invoque. Celui qui se vit, et donne vie.

Méditation par Audrey, internaute
sur "La vocation d'Abram" Gn 12, 6

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