21 mai 2017

QUELS SONT CES FRUITS DE JOIE ?


"De la foi comme un grain de sénevé", Luc 17,6

« Et maintenant, fuis un moment tes occupations, cache-toi un peu de tes pensées tumultueuses. Rejette maintenant tes pesants soucis, et remets à plus tard tes tensions laborieuses. Tourne-toi vers Dieu, et repose-toi quelque peu en lui. Entre dans la cellule de ton âme, exclus tout, hormis Dieu et ce qui t’aide à le chercher ; porte fermée, cherche-le. Dis maintenant, tout mon cœur, dis maintenant à Dieu : Je cherche ton visage, ton visage, Seigneur, je le recherche. Toi, Seigneur mon Dieu, enseigne à mon cœur où et comment te chercher, où et comment te trouver » (Saint Anselme).
« Demeurez en moi, comme moi en vous »
Jésus ouvre son cœur à ses disciples. Il révèle son désir le plus cher : que nous soyons unis à lui, que nous vivions en lui comme lui veut vivre en nous. Les définitions du verbe « demeurer » décrivent cette attitude : « rester quelque part », « y être pendant longtemps », « habiter », « rester », « persister à être ». Dans cette première partie du discours, il répète six fois « en moi ». Apprenons donc à découvrir la présence de Jésus dans notre âme et à être présent à lui, dans une prière de cœur à cœur dans nos activités où nous gardons le recueillement en lui.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ».
Dans l'allégorie de la vraie vigne, chaque symbole est plein de sens. L’image est explicite, les sarments ne peuvent recevoir la sève que de la vigne. Cela nous invite à deux réflexions. Est-ce que je trouve ma sève en Jésus avec la conscience que si je me disperse, je me dessèche ? Quels sont ces fruits que nous donnerons si nous sommes unis à Jésus ? Ces fruits sont la vie de Jésus en nous, nos œuvres d’amour, la joie, un travail fécond, etc.
La purification est inévitable ! Personne n’y échappe. Celui qui ne porte pas de fruit mais aussi celui qui porte du fruit est purifié. Jésus purifie notre intention pour que les fruits soient pour sa gloire et non pas la nôtre. C’est cela avoir un cœur pur, c’est que nos intentions soient toujours orientées vers Dieu et que nous soyons conscients que nous ne pouvons pas faire les choses par nos propres forces, mais qu’« en dehors de moi vous ne pouvez rien faire ».
« Seigneur, mon Dieu, donne à mon cœur de te désirer, en te désirant, de te chercher, en te cherchant, de te trouver, en te trouvant, de t'aimer » (Saint Anselme).
Préservons le recueillement intérieur tout au long de la journée.

Extraits de la méditation écrite par Gaëtane Auger, consacrée de Regnum Christi
"La vigne et les sarments" Jean, chapitre 15, 1-8

*****

Je sais que mon visage fut sculpté sur le plus beau modèle. Celui de l’homme-Dieu, qui vint sauver le monde. Celui de l’homme doux qui peut combler les pauvres. Celui de l’homme bon qui confondra tout mal. Ce matin, je voudrais tant voir un peu de cette beauté cachée dans mon visage. Mais ma glace, obstinément ne parle que de moi. Et je me connais trop, ou du moins je le crois…
Soudain une voie, jaillissant de mon cœur : « Regarde encore ! »
Etait-ce Lui ? Je ne sais, mais j’ai dit : « Donne la lumière à mes yeux, pour voir comme tu me vois. » Me voir, ce matin, comme il me vit au premier jour. Me voir comme il me voit, avec le bien immense que je voudrais tant faire. Me voir avec sa tendresse, et surtout sa confiance. Voir enfin cet avenir qu’il voudrait tant pour moi. Une mission unique à laquelle il m’appelle. Me souvenir du projet incroyable que Dieu formula à mon sujet le jour où pour la première fois, me regardant il m’aima. Me voir comme un avenir, voir en moi une promesse et non pas une histoire. Tout serait-il encore possible ?
Et soudain, dans la glace, Son visage m’a souri. 

Fr. Franck Dubois, dominicain
Extrait de la méditation sur le psaume 12


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