Dans le Nord du Laos, il y a quelques jours,
j’ai eu la chance de passer quelques temps avec l’une de ces religieuses
entièrement données aux pauvres qui œuvrent partout dans le monde. Dans la
chaleur étouffante de ce mois d’avril, je l’ai vue discrètement et sans
revendication vaquer à sa besogne. Ce travail si précieux quoique souvent
ingrat et insignifiant à l’échelle des besoins immenses des pauvres du pays. L’Église
est la première œuvre de solidarité dans le monde et sans doute la plus
importante. Mais ce ne sont pas ses levées de fonds ou ses statistiques qui le
disent. C’est la présence discrète et efficace de ces prêtres et ces
religieuses qui dans le silence de leur vocation aiment, soignent, consolent,
accompagnent et font grandir. Et dans ces tâches du quotidien, les difficultés
rencontrées paraissent parfois insurmontables. À coté de Luang Prabang,
l’autre jour, une sœur de la Charité appelle notre volontaire Bambou avec un
ton ennuyé. Nous nous précipitons pour découvrir de quoi il retourne. (...)Inquiets,
nous insistons plus que la coutume asiatique ne le permet et la sœur finit par
céder : « Je me suis fais voler mon sac à main, nous avoue-t-elle
avant d’ajouter dans un souffle ; mais ce n’est pas grave. Je me
débrouillerai ». Le sac contenait 300 euros (...)qui devaient servir
à acheter des uniformes et des lunettes de vue pour lire le courrier,
c’est tout ce qui comptait à cet instant pour notre amie, pour qu’elle réalise
sa mission. Souvent en Asie, les petits moyens et les humbles serviteurs font
toute la différence !
Antoine Besson, rédacteur en chef
d’"Asie Reportages", Enfants du Mékong
aleteia.org
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